Une route parsemée d'embûches vers la richesse

Publié le 19/10/2013 à 00:00

Une route parsemée d'embûches vers la richesse

Publié le 19/10/2013 à 00:00

Les femmes ne sont pas plus frileuses que les hommes lorsque vient le moment d'investir. Elles ont même le courage de surmonter les défis financiers associés à leur situation. Des professionnelles de l'industrie leur prodiguent des conseils pour naviguer dans les dédales de «l'investissement au féminin».

Les femmes n'ont pas nécessairement une plus faible tolérance au risque que les hommes. La perception biaisée du conseiller financier, par contre, en donne parfois l'impression. «Tandis que la majorité des hommes s'attardent à la performance relative de leurs placements, les femmes y voient la possibilité de sécuriser leur avenir. Associant cette attitude féminine à une faible tolérance au risque, les conseillers ont le réflexe de leur bâtir des portefeuilles plus prudents, dont le rendement espéré est moindre», expliquait Hélène Gagné, gestionnaire de portefeuille chez PWL Capital, dans un récent billet intitulé «Le S.O.S. financier des femmes».

En réalité, les femmes ne craignent pas nécessairement les risques financiers dans une plus grande mesure que les hommes. «Elles souhaitent plutôt les comprendre et voir s'ils cadrent avec la poursuite de leurs objectifs à long terme», souligne Mme Gagné. Les femmes souhaitent donc obtenir davantage d'informations et atteindre un meilleur niveau de compréhension avant de prendre des décisions d'investissement.

Maud Salomon, conseillère en sécurité financière et représentante en épargne collective chez Mica Capital, constate elle aussi sur le terrain la vision à long terme des femmes. «Elles ne modifient pas leur plan financier au gré du vent. Elles procèdent à des ajustements mineurs au besoin et demeurent constantes dans leur philosophie», confirme-t-elle.

Guylaine Raby, conseillère en placement chez Richardson GMP, juge que c'est davantage la personnalité, et non le genre, qui influence la tolérance au risque. «Un homme possédant un régime de retraite à prestations déterminées d'une société d'État, qui vient d'hériter d'une somme substantielle au décès de ses parents et dont la situation financière est très sécuritaire, pourrait être incapable d'investir une partie de ses avoirs en Bourse», dit-elle pour expliquer que certains investisseurs - hommes ou femmes - sont incapables de supporter une variation minime à la baisse de leur portefeuille. «Cet investisseur est gouverné par sa personnalité anxieuse, et les profils de personnalité n'ont pas de genre», assure-t-elle.

Des défis supplémentaires

De prime abord, un portefeuille trop prudent exige avec le temps un effort d'épargne plus important. Il peut cependant se révéler difficile d'économiser davantage chez la gent féminine, si l'on tient compte du fait qu'elle gagnait 79 % du salaire des hommes en 2012, selon le Conference Board du Canada. Hélène Gagné soulève d'autres éléments qui compliquent l'atteinte d'une retraite confortable pour les femmes. «Celles-ci passent souvent moins d'années sur le marché du travail. Par conséquent, leur REER et leur régime de retraite - quand elles en ont un - sont moins bien garnis, et leurs prestations de la RRQ sont en moyenne inférieures de 200 $ par mois à celles des hommes. Les femmes vivent également plus longtemps, avec une probabilité de 25 % d'atteindre 92 ans chez celles qui ont 65 ans», dit l'experte.

Les professionnelles consultées sont unanimes : la solution n'est pas de prendre plus de risques dans l'espoir de combler le manque à gagner associé à une épargne moindre. Étant donné les défis financiers que les femmes affrontent, elles doivent adopter de bonnes habitudes pour éviter d'être à la traîne des hommes dans le domaine des finances personnelles.

UNE INFLUENCE FINANCIÈRE CROISSANTE

Désormais, investir ne se conjugue pas seulement au masculin, comme en témoigne l'étude «Leveling the Playing Field: Upgrading the Wealth Management Experience for Women», publiée en 2010, qui confirme que les femmes contrôlent désormais 33 % de la richesse en Amérique du Nord. Dans la même veine, un sondage de BMO Groupe Financier publié en mars 2012 confirme que 82 % des femmes canadiennes sont responsables des décisions financières au sein du foyer, ou qu'elles en partagent la responsabilité à égalité avec leur conjoint.

Par contre, cette même étude dévoile que seulement 30 % des femmes estiment que l'industrie des services financiers se montre efficace à combler leurs besoins. «Nous devons mieux comprendre les différences entre les hommes et les femmes en ce qui a trait à la gestion de leur argent», dit Charyl Galpin, cochef et vice-présidente à la direction, gestion bancaire privée, de BMO Nesbitt Burns.

Les acteurs de l'industrie auraient intérêt à se mettre à l'écoute des besoins de cette clientèle. Certaines initiatives récentes vont en ce sens. Le site Web Je le vaux bien (www.imworthit.ca/fr/) et l'application de la Commission des valeurs mobilières du Manitoba veut aider les femmes à mieux comprendre les situations financières qui les concernent. D.L.

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