Une expérience qui vaut de l'or

Publié le 05/10/2013 à 00:00, mis à jour le 03/10/2013 à 11:15

Une expérience qui vaut de l'or

Publié le 05/10/2013 à 00:00, mis à jour le 03/10/2013 à 11:15

Emmanuel Paluku n'a que 27 ans, mais il a déjà participé à la construction de la mine d'or de Detour Lake, à Cochrane, en Ontario. Une expérience qui restera gravée dans sa mémoire. Quand il s'est envolé en décembre 2011 vers Cochrane, à près de 250 km au nord-ouest de Rouyn-Noranda, il connaissait par coeur le site de construction de la mine d'or à ciel ouvert de Detour Lake. Entré dans le projet à la phase d'ingénierie détaillée, il travaillait depuis plus de 18 mois sur les plans d'une partie de l'usine. Son rôle : «Concevoir la structure d'acier pour supporter les différents équipements à installer dans l'usine d'extraction d'or ainsi que s'assurer de la résistance du bâtiment aux charges de neige, vent et séisme». Abritant des équipements lourds (souvent une vingtaine de tonnes) et coûteux, l'usine devait d'être résistante.

Diplômé de Polytechnique en 2010, l'ingénieur civil a été recruté par BBA et a commencé tout de suite à travailler au projet de Detour Lake, qui était la plus grande réserve d'or inexploitée du Canada avant le lancement de la production en février. Après six mois de travail à Montréal, il a découvert, en plein hiver, l'usine qu'il avait contribuée à dessiner. Il y vivra pendant sept mois.

Cohabiter avec 1 200 personnes !

Sept mois de défis techniques, de petits et habituels incidents de chantier, de délais serrés, de journées de travail de 11 à 14 heures, de 21 à 30 jours de travail non-stop. Des mois pendant lesquels ce Congolais immigré en France puis au Québec (depuis huit ans) a dû cohabiter avec 1 200 personnes venues du monde entier, vivre avec ses collègues dans des maisons mobiles, ensuite dans un motel. Une expérience pas toujours facile sur le plan humain. «Dans la construction, quand on ne s'entend pas, ça se voit vite. Le rythme de travail pousse les gens à bout», se souvient-il.

Mais un autre défi l'attendait : ingénieur junior dans l'équipe de génie civil, il a dû s'imposer dans un monde d'hommes de métier et d'expérience rompus à la rudesse des chantiers dans des endroits isolés. «Pendant quatre mois, j'ai été le seul ingénieur civil sur place, explique le jeune homme. Dès qu'une question se posait, c'est moi qu'on venait voir. Il fallait parfois convaincre des personnes de 15 ans d'expérience de la pertinence d'une idée nouvelle. J'ai dû imposer mon style, savoir être ferme tout en étant à l'écoute. À force de résoudre des problèmes, j'ai pris confiance en moi.»

Aujourd'hui, Emmanuel, sur le point de trouver un nouvel emploi en Ontario, se souvient d'un projet inspirant, générant beaucoup d'adrénaline. Un projet grâce auquel il a appris en accéléré, tant sur son métier que sur lui-même. Et quand il a repris l'avion pour Montréal, au-delà de la fatigue, une pointe de nostalgie s'est mêlée à la fierté de voir cette usine debout dans cette région isolée. «J'ai eu de la chance de voir le bébé grandir du début jusqu'à la production du premier lingot d'or.»

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