Trop de PME font de la R-D et négligent les crédits d'impôt

Publié le 27/03/2010 à 00:00

Trop de PME font de la R-D et négligent les crédits d'impôt

Publié le 27/03/2010 à 00:00

Dans l'industrie de la transformation alimentaire, la compétitivité passe principalement par l'innovation. Mais innover demande temps et argent, ce qui pose un défi particulier aux petites entreprises qui ont des ressources et des moyens limités.

" Pour maintenir sa place sur les tablettes, un produit doit avoir un nouvel attribut tous les deux ou trois ans ", observe Sylvie Cloutier, qui vient de succéder à Jacques Légaré à la présidence du Conseil de la transformation agroalimentaire et des produits de consommation (CTAC). Sans compter la nécessité d'améliorer sans cesse ses procédés et ses emballages pour rester dans le coup !

Les distributeurs forcent également les fabricants à innover en haussant leurs exigences. " Par exemple, Walmart demande à ses fournisseurs de repenser le format de leurs emballages pour réduire le gaspillage de matières ", dit Sylvie Cloutier.

Des crédits non réclamés

Le manque de financement et de ressources humaines est l'argument le plus souvent invoqué pour ne pas innover. Or, dans les deux cas, les entreprises n'utilisent pas toujours toutes les ressources mises à leur disposition.

Beaucoup de petites entreprises ne réclament pas les crédits d'impôt à la R-D auxquels elles ont droit. C'est pourtant la première étape à franchir.

Le Groupe conseil en recherche et développement agricole et agroalimentaire du Québec (Groupe R-D) estime que le montant des crédits d'impôt non réclamés atteint de 40 à 50 millions de dollars annuellement pour le seul secteur agroalimentaire. " Certaines entreprises manquent de temps et de personnel pour remplir les demandes, dit Jean-Pierre Lacombre, directeur général. Et nombre d'entre elles ne savent pas qu'elles font de la recherche ! Pourtant, la R-D ne se fait pas qu'en laboratoire. "

Il signale que la modification d'un équipement ou l'essai d'une nouvelle méthode de transformation, par exemple, peuvent être admissibles à ces crédits d'impôt.

Le Groupe R-D s'occupe de toutes les démarches à la place des entreprises. " Elles nous paient sur le résultat, en nous remettant 17,5 % de leur remboursement d'impôt, indique Jean-Pierre Lacombe. Si elles n'obtiennent rien, elles ne paient rien. "

D'autres défis à relever

Par ailleurs, il y aurait une quarantaine d'organismes et d'institutions d'enseignement offrant des services de recherche fondamentale ou de transfert technologique à l'industrie agroalimentaire. Mais ils sont méconnus des entreprises. " Même entre eux, les centres de recherche se connaissent mal, constate Francine Masson, consultante et coach en stratégie d'innovation. L'arrimage entre ces centres est donc peu développé. "

Les transformateurs alimentaires auraient intérêt à se regrouper pour résoudre des problèmes communs, comme l'emballage ou la salubrité, d'après Mme Masson. " Il n'y a pas de culture de collaboration dans l'industrie agroalimentaire. Pourtant, cela se voit dans d'autres industries. "

La consultante observe aussi que la capacité des entreprises à gérer leur processus d'innovation fait souvent défaut. " Les méthodes d'évaluation des projets et les études de marché présentent des lacunes. Les entreprises ont aussi tendance à ne pas prévoir assez d'argent pour la commercialisation. Elles devraient mieux structurer leur processus d'innovation. " Bien des défis à relever, donc, pour l'industrie.

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