Tous les chemins mènent à Silicon Valley... mais on y reste rarement toute la vie

Publié le 11/02/2012 à 00:00

Tous les chemins mènent à Silicon Valley... mais on y reste rarement toute la vie

Publié le 11/02/2012 à 00:00

Lorsqu'on est ingénieur en informatique ou entrepreneur dans le domaine des TI, l'attrait de la Silicon Valley est presque irrésistible. On y trouve les géants du secteur, les emplois les mieux rémunérés et un écosystème impressionnant de fonds en capital de risque et d'entreprises en démarrage. La Valley attire d'ailleurs depuis la fin des années 1990 de nombreux Québécois. Mais alors que certains y prennent racine, une grande partie d'entre eux reviennent au Québec avec leur bagage professionnel.

Sylvain Carle appartient à la première vague de travailleurs québécois attirés par la Silicon Valley. Il y a déménagé en 1997, pour occuper le poste de directeur général d'une entreprise en démarrage. Cependant, il est revenu au Québec dès 1999, lorsque son entreprise a été emportée par l'éclatement de la bulle techno. Sylvain Carle est cependant ressorti grandi de son aventure californienne : «C'est sûr qu'avoir travaillé dans la Silicon Valley est un plus dans un CV», dit-il.

Christian Lavoie, quant à lui, y est resté six ans. Il a travaillé pour Google de 2004 à 2010 avant de décider de quitter ses fonctions pour revenir au Québec.

Si plusieurs Québécois travaillant en Californie songent à revenir, ils ne sont pas tous prêts à faire le saut à n'importe quel prix : «La plupart des Québécois que je connais qui travaillent là-bas aimeraient bien revenir un jour, mais ils ne sont pas prêts à sacrifier leur niveau de vie pour le faire», explique l'ex-employé de Google.

Yannick Gingras, qui est à l'emploi de Facebook depuis le mois de novembre, abonde dans le même sens : «Je pense bien revenir à Montréal un jour, mais compte tenu des conditions qu'un ingénieur peut avoir ici, c'est clair que je vais rester au moins quelques années.»

Une étape logique

JR Bédard a quitté Ubisoft en 2005 pour aller travailler dans une boîte de création d'effets spéciaux de Los Angeles. Son objectif professionnel n'était pas tant d'augmenter son salaire que de se préparer à fonder sa propre entreprise. Se rapprocher de la Silicon Valley semblait une étape logique dans la poursuite de son rêve. En 2007, il arrive finalement dans la mythique Valley en se joignant à l'entreprise en démarrage Scribd (un site de publication en ligne), dont il a été l'un des premiers employés. C'est grâce aux contacts qu'il a accumulés alors qu'il était à l'emploi de Scribd qu'il a réussi à financer la création de l'entreprise de jeu social en ligne Gamify : «Travailler pour Scribd m'a ouvert beaucoup de portes», admet-il.

Jean Sébastien Boulanger, cofondateur de Rewardli, un site d'achats groupés pour les très petites entreprises, s'est établi dans la Silicon Valley après que l'incubateur 500 Startups eut accepté son projet. Lui et son associé n'ont pas délibéré longtemps avant de s'établir sur place à la fin du programme de 12 semaines. Lors de la première ronde de financement, certains investisseurs insistaient pour que l'entreprise reste sur place. Jean Sébastien Boulanger explique qu'il n'y a pas meilleur lieu pour démarrer une entreprise techno : «Ici, on peut avoir des rendez-vous avec des gens de Google, de Facebook ou de LinkedIn assez facilement.»

Montréal et ses start-ups

Le bureau montréalais de Google, qui a d'ailleurs convaincu une poignée de Québécois expatriés à Mountain View de revenir à Montréal, tisse également des liens avec les entreprises en démarrage : «Notre porte est ouverte aux start-ups d'ici et on ne fait pas que les entendre ; on collabore et on échange des idées avec elles», explique Shibl Mourad, directeur de Google Montréal.

Selon l'ancien de Google, Christian Lavoie, Montréal commence à offrir un environnement propice aux entreprises en démarrage : «Quand je suis revenu à Montréal en 2010, j'ai été surpris d'y trouver un écosystème vigoureux de start-ups qui n'existait pas il y a quelques années à peine», relate-t-il.

Malgré tout, avoir des contacts dans la Valley est un atout de taille pour fonder une entreprise techno à Montréal. Sylvain Carle, qui n'en manquait pas, n'a pas hésité à choisir Montréal pour fonder Needium (qui analyse les médias sociaux pour débusquer des occasions d'affaires) 10 ans après avoir quitté la Californie : «Les coûts sont moins élevés à Montréal et cela ne m'empêche pas d'aller réseauter à San Francisco à l'occasion», conclut-il.

Dice Holding, qui sonde le marché de l'emploi depuis 2001, a révélé en janvier dernier que le salaire moyen des employés en technologie de la Silicon Valley a franchi pour la première fois la barre des 100 000 $.

Salaire annuel moyen d'un ingénieur logiciel

À Montréal

74 000 $

À San Francisco

105 000 $

Sources : Emploi-Québec et Simply Hired

julien.brault@tc.tc

À la une

Les profits d’Alphabet bondissent

17:08 | AFP

La maison mère de Google a été portée par la publicité, le cloud et l’IA.

Microsoft fait mieux que prévu au premier trimestre

17:19 | AFP

Dans les échanges électroniques postérieurs à la clôture de la Bourse, l’action Microsoft gagnait près de 5%.

Les prévisions d’Intel déçoivent

18:43 | AFP

Les prévisions pour la période en cours ont hérissé le marché.