Retraite, produits dérivés et bas salaires : Finance Montréal joue sur ses forces

Publié le 27/10/2012 à 00:00

Retraite, produits dérivés et bas salaires : Finance Montréal joue sur ses forces

Publié le 27/10/2012 à 00:00

Montréal est synonyme de culture, de créativité et même de jeux vidéo, mais dans le secteur financier, son étoile a beaucoup pâli. Pour la redorer, Finance Montréal, une grappe créée en 2010, misera sur ses domaines d'expertise, comme les fonds de pension, et sur ses salaires attractifs.

Avec plus de 150 000 emplois dans le secteur, Montréal constitue la 17e place financière en importance dans le monde, selon le Global Financial Centres Index. Finance Montréal vise à remonter entre la 15e et la 10e place.

«En 2013, la grappe organisera des événements et collaborera avec le milieu de l'éducation afin de mettre en avant les domaines d'expertise grâce auxquels Montréal peut se démarquer», explique le directeur général de l'organisation, Éric Lemieux.

Finance Montréal a commandé une étude à McKinsey & Company afin de préciser les forces de la métropole. Les domaines retenus par Finance Montréal sont la retraite, les produits dérivés, la technologie et les infrastructures.

Avec la Caisse de dépôt et placement du Québec, la province fait bonne figure lorsqu'on considère la capitalisation de ses fonds de pension. Avec 197 milliards de dollars sous gestion, les 100 plus grands fonds de pension du Québec sont mieux capitalisés que ceux de pays comme le Danemark, l'Australie et Singapour. «Ce qu'on aimerait, c'est que, dans cinq ans, lorsqu'on parle de produits financiers pour la retraite, on pense tout de suite à Montréal, de la même manière que, lorsqu'on parle de hamburgers, on pense à McDonald's», explique Éric Lemieux.

La Bourse de Montréal étant spécialisée dans les produits dérivés et la métropole regorgeant de travailleurs en technologie, ces deux domaines se passent d'explication. Enfin, la métropole québécoise se situe au quatrième rang des villes nord-américaines en matière de fonds spécialisés en financement d'infrastructure, avec 8,1 G$ sous gestion.

Une main-d'oeuvre à faible coût

Malgré ses forces, Montréal n'est la championne d'aucun de ses quatre champs d'expertise en finance. Notamment, elle est devancée par Boston en matière de produits dérivés, par New York en matière d'infrastructure, par Toronto en matière de retraite et par San Francisco en matière de technologie. «Évidemment, il est question d'avantages comparatifs et non d'avantages absolus», reconnaît Jean-Paul Caron, chargé de projet de Finance Montréal. En d'autres termes, l'avantage de Montréal réside dans ses coûts de main-d'oeuvre et d'exploitation moins élevés.

Une place attrayante

Le salaire moyen dans l'industrie des valeurs mobilières au Québec, le segment des finances où les salaires sont le plus élevé, est d'environ 27 % moins élevé qu'aux États-Unis. Cette réalité fait de Montréal une place financière attrayante pour les institutions financières étrangères souhaitant délocaliser des emplois : «Montréal est bien placée pour attirer des bureaux faisant des opérations à l'étranger, comme ceux qui, aux îles Caïmans, servent essentiellement une clientèle américaine, par exemple», illustre Jean-Paul Caron.

S'ils peuvent constituer un argument de vente, les coûts d'exploitation sont un facteur marginal dans le succès d'une place financière. Après tout, Londres, New York, Zurich et Tokyo ne sont pas réputées pour leurs coûts abordables. La croissance de l'industrie montréalaise de la finance passe donc par son rayonnement international : «La perception est très importante, et Montréal est reconnue comme étant une place financière en Amérique du Nord, mais est méconnue en Europe et en Asie, explique M. Lemieux. C'est sur ces marchés que nous avons du travail à faire.»

Les 10 plus importantes places financières en Amérique du Nord

Rang / Ville / Rang mondial

1. / New York / 2

2./ Chicago / 8

3. / Toronto / 10

4. / Boston / 11

5. / San Francisco / 12

6. / Washington / 15

7. / Vancouver / 16

8. / Montréal / 17

9. / New Jersey / 20

10. / Calgary / 23

Source : Global Financial Centres Index

Des salaires attrayants

Salaire annuel moyen dans l'industrie des valeurs mobilières et autres activités d'investissement financier connexes

Québec

67 257 $

Ontario

78 499 $

Colombie-Britanique

88 932 $

Note : Montants calculés à partir du salaire hebdomadaire moyen en juillet 2012 non désaisonnalisé

États-Unis

91 700 $ US

Sources : Statistique Canada et Bureau of Labor Statistics

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