«Nos dépenses en TI sont étonnamment élevées»- Nicolas Marceau, ministre des Finances et de l'Économie

Publié le 20/10/2012 à 00:00

«Nos dépenses en TI sont étonnamment élevées»- Nicolas Marceau, ministre des Finances et de l'Économie

Publié le 20/10/2012 à 00:00

Vous avez défini les TI comme étant une cible de compression des dépenses de l'État. Combien estimez-vous pouvoir économiser ?

Nous avons en main un diagnostic de la firme Gartner qui montre d'importantes variations dans les dépenses informatiques des juridictions nord-américaines. Au Québec, ces dépenses sont étonnamment plus élevées. On parle de 20 800 $ de dépenses informatiques par ETC [équivalent temps complet] par année au Québec, alors que la moyenne nord-américaine est de 12 000 $. Cela veut dire que le Québec dépense au-delà d'un demi-milliard de plus en informatique que s'il dépensait selon la moyenne des autres juridictions. Je ne dis pas que tout ça est complètement injustifié, mais il faut comprendre pourquoi il en est ainsi et voir ensuite quels gestes on peut poser pour ramener les dépenses à un niveau plus raisonnable.

Vous avez choisi d'épargner les entrepreneurs qui se paient en dividendes ou en gains de capital et de refiler la note aux plus hauts salariés. Pourquoi ?

D'une part, on voulait être certains de ne pas taxer plus fortement les ménages de la classe moyenne qui détiennent tout de même des actifs financiers permettant de réaliser des gains en capital ou des revenus de dividendes. D'autre part, en introduisant un palier d'imposition de 100 000 $, on va quand même aller chercher un peu plus du côté des gains en capital ou des revenus de dividendes, car tous les revenus imposables à partir de 100 000 $ seront assujettis à un impôt plus lourd de 1,75 %. Les partis d'opposition s'inscrivaient contre notre proposition électorale, on a donc fait des compromis. On a écouté les objections. La communauté d'affaires a fait valoir que hausser davantage l'impôt sur le gain en capital et les dividendes pouvait avoir un impact sur la croissance et sur l'entrepreneuriat, alors ça a fait partie de l'équation. On n'a pas l'intention d'augmenter davantage les impôts en 2013.

Qu'entendez-vous faire pour gagner la confiance du milieu des affaires ?

Le PQ a toujours eu des liens étroits avec la communauté d'affaires et je n'ai pas l'intention que ça change. On veut un Québec où il y a une croissance plus vigoureuse, plus d'emplois créés et plus d'investissements. On est un parti social-démocrate qui a toujours eu à coeur la création de richesse. Or, il y avait dans notre programme des éléments pour une fiscalité plus juste, et c'est ce que nous avons fait. À présent, je dois faire savoir clairement à la communauté d'affaires tout le désir que j'ai d'avoir un Québec qui croît plus rapidement. Dans les prochains mois, je communiquerai la stratégie économique que nous allons déployer pour y arriver.

CV

Nom : Nicolas Marceau

Titre : Ministre des Finances et de l'Économie du Québec

Âge : 48 ans

Titulaire d'un doctorat en économie de la Queen's University, M. Marceau était professeur au Département des sciences économiques de l'UQAM. Il a aussi dirigé le Centre interuniversitaire sur le risque, les politiques économiques et l'emploi (CIRPÉE).

8 800

Ce que l'État québécois dépense, en dollars, de plus par employé à temps complet pour les TI par rapport à la moyenne des juridictions nord-américaines, qui incluent le Canada et les provinces canadiennes.

Source : Gartner

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