Quand productivité rime avec sécurité

Publié le 19/03/2011 à 00:00

Quand productivité rime avec sécurité

Publié le 19/03/2011 à 00:00

Vous croyez que la complexité des méthodes d'usinage n'intéressent que les esprits froids et analytiques ? Erreur ! Éric Labelle a choisi l'ingénierie industrielle parce que cette discipline est celle qui se rapproche le plus de l'humain.

" L'ingénierie industrielle enrichit la vie des employés d'usine et permet de préserver les emplois ", dit Éric Labelle. Dès sa l'obtention de son diplôme de l'École Polytechnique de Montréal, en 1997, il entre au service de Thomas & Betts, un fabricant de connecteurs et de composants électriques. Il est maintenant responsable de l'équipe d'ingénierie de l'usine de Saint-Jean-sur- Richelieu, où il chapeaute les stratégies de transferts technologiques ainsi que leur mise en oeuvre.

" En raison de la mondialisation, la concurrence est devenue universelle et impitoyable. Pour survivre, toutes nos usines doivent constamment améliorer leur productivité. La clé consiste à intégrer de nouvelles technologies qui, à leur tour, bouleversent les façons de travailler ", estime M. Labelle.

Les résultats sont au rendez-vous. L'entreprise a ainsi pu rapatrier certaines productions aux dépens de concurrents asiatiques. Par exemple, un certain type d'attache, servant à fixer des tuyaux le long des murs, était auparavant importé de Chine. " Après avoir automatisé des opérations sur la chaîne de production, nous avons réussi à fabriquer cette attache ici même, au Québec, et de façon rentable ", explique-t-il.

Améliorer le quotidien

En définitive, ces changements technologiques améliorent le quotidien des employés. " Les tâches les plus répétitives sont éliminées. Le travail devient physiquement moins exigeant. Et les emplois existants sont plus intéressants, puisqu'il faut maîtriser de nouvelles machines et comprendre leur fonctionnement ", dit l'ingénieur de 39 ans.

Il est ainsi possible, selon Éric Labelle, d'allier la productivité avec la santé et sécurité au travail. " Par exemple, nous avons constaté que la mise en caisse des boîtiers électriques pouvait causer certains problèmes de nature musculo-squelettique. La robotique les a éliminés. "

La beauté de la chose, c'est que toutes ces nouvelles technologies n'entraîneraient pas de diminution du nombre d'employés. " Au contraire ! L'entreprise a conquis de nouvelles parts de marché, ce qui a accru la demande d'employés spécialisés dans des tâches moins répétitives. Et d'autres métiers sont apparus, comme celui de mécanicien spécialisé dans l'entretien de machines complexes. Loin de faire des mises à pied, l'entreprise fait même, à l'occasion, des affichages de postes. "

Mais nul repos pour les ingénieurs, car le combat des gains de productivité n'est jamais terminé. " Il faut toujours être à l'affût des tendances et des avancées en robotique et en automatisation. On y arrive à force de visiter des salons industriels, d'assister à des démonstrations de fournisseurs, de lire des magazines spécialisés et de s'impliquer dans des associations ", rappelle Stéphane Labelle.

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