Lisa Fecteau, cofondatrice de Régitex, veut tout savoir sur ses gestionnaires. C'est pourquoi tous les membres de l'équipe de gestion de cette PME de Saint-Joseph de Beauce doivent se soumettre à un test de 200 questions, mis au point par l'Américain Marcus Buckingham. Il vise à établir les cinq grandes forces de chacun d'eux. Les résultats sont affichés, bien en vue, dans la salle de réunion.
"Ce processus me permet de mieux les connaître et ainsi de mieux utiliser leurs forces. C'est un exercice très stimulant, qui fait ressortir les points forts de chacun. De ce fait, il est plus facile de placer les bonnes personnes au bon poste. Cela m'aide également à identifier nos faiblesses et à les combler par le biais de la formation", soutient la jeune femme. Pour l'instant, seuls les gestionnaires répondenet au questionnaire, mais l'exercice sera graduellement étendu à l'ensemble du personnel.
C'est en 1998 que Mme Fecteau et son frère ont fondé l'entreprise, spécialisée dans le domaine des textiles intelligents, qui compte 115 employés. Son chiffre d'affaires est de plus de 20 millions de dollars et la moitié des ventes sont réalisées aux États-Unis, le reste au Canada et en Amérique du Sud.
Prioriser la communication
Lisa Fecteau a tenu à placer la communication au coeur de sa stratégie d'affaires. Tous les six mois, des rencontres sont organisées au sein des équipes afin que tous soient informés des objectifs de la PME.
Autre initiative : chaque mois, le journal interne brosse le portrait d'un employé. Une manière de mettre en valeur les travailleurs et de faire en sorte qu'ils se connaissent mieux. Miser sur la communication a permis de bâtir une équipe qui travaille en synergie. Un aspect particulièrement important pour cette entreprise, qui a connu une forte croissance depuis sa création.
Actuellement, Régitex prend un virage à 180 degrés. Alors qu'en 2006 les tissus d'ameublement représentaient 95 % de sa production, cette proportion est tombée à 5 % aujourd'hui, au profit des fibres de haute technologie résistantes au feu, aux chocs et aux balles.
Cette nouvelle orientation a toutefois nécessité un changement radical de la production. L'effort consacré à la formation a été colossal. "En tant que dirigeante, je dois m'efforcer d'apporter du dynamisme. Pour cela, j'organise des rencontres individuelles avec les employés. Je les écoute et j'échange de l'information avec chacun d'eux."
Être vrai
Mme Fecteau est convaincue qu'un bon chef d'entreprise doit avoir une excellente connaissance de soi. Pour sa part, elle a entrepris un travail personnel avec un professionnel il y a deux ans, démarche qui a pris naissance dans le cadre d'une session de formation en relations humaines. "Cela a été une révélation, déclare-t-elle. Cela m'aide à être moi-même quand je parle à mes employés et à être plus transparente. J'ai appris à me faire confiance."
