«Les conseils devraient tous fixer un âge limite» - Jean Lamarre, président de Lamarre Consultants

Publié le 28/04/2012 à 00:00

«Les conseils devraient tous fixer un âge limite» - Jean Lamarre, président de Lamarre Consultants

Publié le 28/04/2012 à 00:00

Vous encouragez les présidents à remercier les administrateurs qui ne font plus l'affaire. Appliquent-ils suffisamment cette recommandation ?

Ça dépend des conseils. Certains hésitent avant de remercier du personnel ou des administrateurs, souvent par amitié ou par peur de mal paraître. D'autres conseils le font assez régulièrement. Cette tâche repose beaucoup sur le président du conseil, qui doit déceler les problèmes, rencontrer les administrateurs pour les encourager à participer et agir si nécessaire. Là où ça se complique, c'est lorsque les gens atteignent un certain âge. Un conseil ne mettra pas quelqu'un dehors parce qu'il est vieux, mais parce qu'il ne suit plus. Dire ça nécessite des gants blancs ! Mais même si ce n'est pas simple, il faut le faire. Sinon, ça filtrera dans le reste du conseil, parce que les administrateurs s'en rendent compte lorsqu'un des leurs ne participe pas.

Est-ce un problème que vous observez dans plusieurs conseils ?

S'il n'y a pas de limite d'âge, oui. Plusieurs grandes sociétés obligent leurs administrateurs à démissionner à un âge donné, 70 ans par exemple, mais de nombreuses sociétés ne le font pas. Certains septuagénaires continuent de contribuer de façon pertinente, mais il devrait être clair entre les parties que l'administrateur est susceptible de partir à ce moment. Chaque année, ça devrait être comme s'il remettait sa démission : ses pairs peuvent lui demander de rester, ou accepter avec tristesse sa démission. C'était moins un problème avant, parce que les gens siégeaient à peu de conseils et étaient souvent très malades à 70 ans. Plus maintenant. Ça devient embêtant, surtout que c'est parfois leur principale source de revenus. En spécifiant l'âge limite dès le recrutement, on ne froissera personne.

Les conseils devraient-ils remercier plus d'administrateurs pour incompétence ?

C'est souvent plus un manque de disponibilité pour la société que de compétence. S'il y a un vrai manque de compétence, c'est un problème à l'embauche. Cela dit, toute organisation évolue ; certains administrateurs s'adaptent bien et d'autres, beaucoup moins bien. Si un administrateur a moins d'intérêt, le président du conseil doit assumer les responsabilités supplémentaires qui viennent avec son salaire plus élevé et remercier cet administrateur. Il doit aussi intervenir lorsque la composition du conseil ne correspond plus aux besoins de la société. C'est le cas de conseils qui ont recruté plusieurs auditeurs depuis quelques années et qui manquent maintenant d'administrateurs ayant de la vision et un sens stratégique.

Nom : Jean Lamarre

Titre : Consultant

Âge : 58 ans

Fondée en 1996, la firme de Jean Lamarre offre des conseils en stratégie et en financement à des entreprises visant à s'implanter ou à prendre de l'expansion au Québec. M. Lamarre préside les conseils de Semafo, Le Devoir, Télé-Québec et Technopôle Angus.

Sur lesaffaires.com

Jean Lamarre est aussi le fils de Bernard Lamarre, ex-pdg de Lavalin, et le neveu de Jacques Lamarre, ex-pdg de SNC-Lavalin.

«Les administrateurs de SNC-Lavalin sont très bien payés et ils ne font pas leur job», a-t-il déclaré récemment à notre journaliste Diane Bérard.

Un blogue à lire sur Le fil de Diane, http://bit.ly/JDBxZe.

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