Les obstacles se multiplient sur la voie des entreprises québécoises qui s'intéressent aux projets de trains à grande vitesse (TGV) aux États-Unis. Trois gouverneurs républicains ont déjà renoncé à des projets dans leur État. Le dernier en lice est Rick Scott, de la Floride.
Élu grâce au soutien du Tea Party, un mouvement ultraconservateur opposé au "TGV américain", M. Scott a rejeté les subventions fédérales de 2,4 millards de dollars (G $) pour le projet qui aurait relié Tampa à Orlando.
"Nous aurions perdu de l'argent tous les ans. Et il aurait fallu rembourser les 2,4 G $ si le service avait ensuite été suspendu", dit-il dans un entretien à Les Affaires, en précisant qu'il désire investir dans d'autres infrastructures.
Ces annulations de projets sont autant d'occasions d'affaires perdues pour les fabricants de composants et de matériel de transport du Québec. Bombardier Transport et certains de ses fournisseurs s'étaient positionnés relativement au projet en Floride. Malgré tout, l'entreprise demeure optimiste à l'égard d'autres projets, dont la ligne Boston-New York-Washington. "D'ici 10 à 15 ans, le marché américain se développera, car les besoins sont importants dans le secteur ferroviaire. Sans compter la volonté du gouvernement fédéral d'investir", dit le porte-parole Marc Laforge.
Cet optimisme n'est pas partagé par tous aux États-Unis. Selon plusieurs observateurs cités dans la presse américaine, les difficultés financières des États et du gouvernement fédéral pourraient menacer la réalisation des projets de TGV, toujours très coûteux. Le Congrès n'a pas encore approuvé le fonds de 53 G $ sur six ans, proposé en février par l'administration Obama pour financer les projets (8 G $ avaient déjà été promis).
2 Nombre de lignes de TGV rentables, en mai 2009 :
Tokyo-Osaka (Japon)
Paris-Lyon (France)
Source : International Union of Railways