" La radio n'est pas morte, bien au contraire ! " - Jean-François Bourdeau, Touché ! PHD

Publié le 25/06/2011 à 00:00

" La radio n'est pas morte, bien au contraire ! " - Jean-François Bourdeau, Touché ! PHD

Publié le 25/06/2011 à 00:00

Êtes-vous surpris des derniers résultats des sondages BBM qui confirment que, loin de s'effondrer, la radio reste un média très fort ?

Surpris, oui et non. Il est vrai qu'avec l'arrivée de la radio satellite et des baladeurs numériques, on s'attendait effectivement à ce que la consommation de radio diminue de façon draconienne. Certains annonçaient sa mort. Ce n'est pas ce qui est arrivé, bien au contraire. L'écoute est stable, avec des baisses de 1 ou 2 % par année, mais pas de chute. Ce sont plutôt les radios satellites, payantes, qui n'ont jamais décollé. On s'attendait à un mégasuccès en permettant aux clients de payer pour ne pas avoir de pubs et écouter la musique qu'ils voulaient quand ils le voulaient. Mais le iPod est arrivé en même temps et il offrait la même chose. Cela dit, je ne suis pas tellement surpris de la réussite de la radio, car les acteurs du milieu ont su s'adapter aux changements et ils ont pris les mesures voulues. Par exemple, Cogeco, autrefois baptisée Corus, n'a pas seulement transplanté sa station parlée AM sur le FM, elle en a aussi adapté le contenu, le ton. Elle vient aussi de revoir sa stratégie en région, où elle a réussi un bon mélange de musique et de parole. Depuis qu'on annonce sa mort, et cela fait longtemps, la radio a su s'adapter aux nouvelles concurrences.

Quels sont ses principaux atouts ?

La radio demeure un formidable média d'accompagnement. Elle nous suit dans l'auto, au bureau et à la maison. Elle demeure aussi un des seuls médias accessibles gratuitement. Pour les annonceurs, c'est un média peu coûteux, qui a un impact instantané. Si j'ai une promotion, c'est le média idéal pour pousser à l'action. Les campagnes de branding sont, elles aussi, efficaces, à plus long terme.

Quels sont les défis que la radio doit relever ?

Elle doit d'abord attirer les jeunes. Depuis 2000, on enregistre une baisse de 20 % chez les 18-34 ans, la moyenne pour tous les groupes d'âge étant de 10 %. Conséquence : les stations musicales sont celles qui ont perdu le plus d'auditeurs. Cela dit, notre rapport à la radio change avec l'âge. Jeune, on veut écouter de la musique, et les lecteurs numériques représentent de sérieux concurrents. Mais en vieillissant, on écoute davantage la radio pour s'informer. Alors, tôt ou tard, les jeunes devraient revenir à la radio.

CV

Nom : Jean-François Bourdeau

Fonction : Directeur, recherche média, Touché ! PHD

Âge : 36 ans

Les résultats des sondages BBM du printemps sur la radio au Québec démontrent qu'elle se porte très bien, avec une écoute moyenne quotidienne de 2 à 3 heures, ce qui en fait le deuxième média le plus consommé après la télé.

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