Le réseau social d'un petit Québec

Publié le 01/06/2013 à 00:00

Le réseau social d'un petit Québec

Publié le 01/06/2013 à 00:00

Le monde québécois des affaires est petit, et en voici la preuve : des 500 plus grandes entre- prises du Québec, 112 ont entre elles un certain lien de parenté.

Généré à partir des plus récentes données des 500 plus grands employeurs du Québec1, notre graphique illustre les liens existant entre ces entreprises par l'entremise de leurs administrateurs. Chaque fois qu'un administrateur d'une société siège au CA d'une autre société, un lien est créé entre les deux entreprises. Plus une entreprise possède de «connexions», plus le cercle est grand.

D'Hydro-Québec à Plaisirs Gastronomiques, en passant par Imperial Tobacco Canada et Power Corporation, 112 grandes entreprises d'ici font donc partie d'un seul et unique grand réseau.

Parfois, des entreprises d'un même secteur ont des liens plus étroits : c'est le cas de Reitmans, Aldo et Le Château (industrie de la mode). D'autres fois, des entreprises très différentes se retrouvent dans la même «famille». Par exemple, il n'y a qu'un degré de séparation entre Holt Renfrew et Aéroports de Montréal.

Mais dans son ensemble, que nous dit ce graphique ? Que la faune du Québec inc. est tricotée serrée et que certaines entreprises sont plus «connectées» que d'autres.

C'est le cas de la Banque Laurentienne, où pas moins de huit administrateurs siègent à d'autres CA d'entreprises du top 500.

Marie-France Poulin, vice-présidente de la société d'investissement Groupe Camada, siège à quatre conseils d'administration, dont ceux de la Banque Laurentienne et d'Hydro-Québec.

Elle n'est pas surprise en découvrant ce réseau d'interconnexions. «Notre milieu d'affaires n'est pas si gros que ça !» lance-t-elle. À son avis, l'évolution des processus de sélection des administrateurs ces dernières années pourrait expliquer pourquoi on retrouve souvent les mêmes «têtes autour de la table».

«Avant, le réseau de contacts comptait beaucoup pour siéger à un conseil, dit Mme Poulin. Aujourd'hui, les processus sont plus rigoureux. On définit le profil de la personne recherchée, qui doit répondre à certains critères [par exemple, avoir déjà siégé au CA d'une entreprise inscrite en Bourse]. On recherche aussi une diversité parmi les administrateurs. Du coup, on peut se retrouver à devoir piger dans un bassin restreint de personnes.»

Forte consanguinité

Une telle «parenté» entre les sociétés du top 500 est-elle une bonne chose ? «Il n'existe pas de composition optimale des conseils d'administration, dit Olivier Germain, professeur au Département de management et technologie à l'ESG UQAM. Toutefois, il est important de veiller à quelques principes : l'importance de faire appel à des experts dont la connaissance du secteur permet d'accompagner efficacement le pilotage des affaires de l'entreprise ; le temps à consacrer à la bonne administration de l'entreprise [limité du côté des administrateurs en série] ; et l'aptitude des administrateurs à émettre des signaux d'alerte qui impliquent une prise de recul pas toujours évidente en situation de forte consanguinité.»

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