Le maire entrepreneur

Publié le 11/05/2013 à 00:00

Le maire entrepreneur

Publié le 11/05/2013 à 00:00

Le manque de savoir des entrepreneurs. C'est un des souvenirs que garde Régis Labeaume de l'époque où il était chargé de mission à la Cité de l'optique au début des années 2000. Or, c'est le savoir qui permet l'internationalisation d'une économie, dit le maire de Québec, rencontré dans son bureau de l'hôtel de ville.

«On s'est aperçus qu'il fallait travailler à former les entrepreneurs. C'est beau, le savoir-être, mais il y a aussi le savoir-faire. Il faut savoir comment présenter son dossier aux étrangers», constate le maire, qui présidait la Fondation de l'entrepreneurship avant d'être élu en 2007.

Régis Labeaume multiplie les actions pour faire de Québec une ville entrepreneuriale. Il sait que le défi est de taille. Les dernières données disponibles (2010) montrent que 4,8 % de la population adulte de la région de Québec a l'intention de créer, reprendre ou racheter une entreprise au cours de sa vie, par rapport à 7,9 % dans le reste du Québec.

«À l'heure de la mondialisation et des délocalisations, une ville comme Québec ne peut pas avoir comme modèle économique une vision exogène. Il n'y a pas de société étrangère qui va venir nous sauver. Je ne crois pas à ça», dit M. Labeaume.

Et si Québec est championne de la création d'emplois et championne de la croissance en province, avec un PIB qui a grimpé de 24 % en 10 ans, ce n'est pas à cause du gouvernement, qui est sur le mode minceur, croit le maire, mais grâce aux emplois de la créativité, en génie, en TI, en sciences de la vie, en optique.

Envisager le monde

Ces dernières années, les dirigeants de Coveo Solutions, Frima Studio, TeraXion et bien d'autres fleurons de l'économie de la capitale ont suivi des formations au Massachusetts Institute of Technology et à l'École d'entrepreneurship de Beauce. Les gouvernements donnent un coup de pouce, mais la Ville, Québec International et d'autres acteurs locaux collaborent aussi financièrement à ces initiatives qui amènent les entrepreneurs à envisager le monde dans leurs plans d'affaires.

En devenant maire de Québec, Régis Labeaume voulait ramener la fierté dans sa ville. «Parce qu'on va loin avec la fierté», constate-t-il.

Alors, il s'arrange pour alimenter le «buzz» autour de Québec. Par les événements sportifs qui la font vibrer, mais surtout la présentent au monde : le Red Bull Crashed Ice, le Pro Tour cycliste ou les spectaculaires compétitions de ski au centre-ville. Par les événements culturels : le Cirque du Soleil, le Moulin à images, le Festival d'opéra et les coproductions avec le Met de New York. Et aussi par la technologie, en amenant Québec au top 7 des villes intelligentes du monde.

«On veut du rayonnement. On n'était jamais dans les classements il y a cinq ans. Là, on est toujours quelque part, et quand ça arrive, on fait comme si c'était bien gros. On n'est pas humbles de nature ici, ce n'est pas le genre de la maison !» dit-il avec un sourire un brin espiègle.

Ce rayonnement recherché vise à attirer des touristes à un moment où l'industrie stagne. «On n'a pas encore eu les retombées pour tout ce qu'on a fait, mais ça va commencer un jour», espère M. Labeaume.

Les ressources humaines, le problème

Le rayonnement vise aussi à attirer des ressources humaines à Québec ; une nécessité pour une ville ambitieuse qui se tourne vers le monde. «Les ressources humaines, c'est notre gros problème. C'est déjà un frein à la croissance. Le taux de chômage à 4,4 %, certains pensent que ce n'est pas un problème, mais il faut voir plus loin que le bout de son nez», affirme le maire.

Il veut attirer chez lui «le couple de diplômés de Polytechnique», jeunes, futés et bardés de diplômes. Aussi se réjouit-il de voir que le solde migratoire Québec-Montréal est enfin positif. Mais il a aussi besoin d'immigrants. «On n'aura jamais assez de missions [de recrutement] pour aller chercher du monde, estime M. Labeaume. Quand on dit qu'on va faire une ville attrayante et performante, ce n'est pas pour rien. Il y a une finalité économique à ça : on veut que les gens viennent vivre ici.»

Lueur d'espoir : depuis cinq ans, Québec a accueilli 2 680 immigrants par an, une croissance de 76 % par rapport à la moyenne des cinq années précédentes.

À la une

Les profits d’Alphabet bondissent

17:08 | AFP

La maison mère de Google a été portée par la publicité, le cloud et l’IA.

Microsoft fait mieux que prévu au premier trimestre

17:19 | AFP

Dans les échanges électroniques postérieurs à la clôture de la Bourse, l’action Microsoft gagnait près de 5%.

Les prévisions d’Intel déçoivent

18:43 | AFP

Les prévisions pour la période en cours ont hérissé le marché.