Aliments Prémont compte faire de l'ancienne usine Montpak, à Sainte-Angèle-de-Prémont, un fleuron de l'industrie canadienne de la transformation de viande de porc. Pour y arriver, elle a changé ses équipements et ses façons de faire.
«On peut battre n'importe quel fournisseur d'autres pays quant à la qualité, mais il faut le faire à un coût abordable pour être concurrentiel», dit le président d'Aliments Prémont, François Bisson.
Son entreprise fabrique des produits de porc à valeur ajoutée qu'elle exporte en Corée du Sud et au Japon. Des viandes apprêtées ou marinées, destinées aux restaurants de type BBQ japonais ou coréens. Les retailles de viande sont vendues au Canada, pour être utilisées dans la fabrication d'autres produits transformés, comme des saucisses.
«En 2012, le Canada a exporté pour plus d'un milliard de dollars de produits de porc en Asie, dit M. Bisson. Ce marché représente un fort potentiel pour nous.» Mais, pour le conquérir, il faut se frotter à des concurrents comme le Mexique, le Chili et le Brésil, qui bénéficient de coûts de production plus faibles, notamment en raison des salaires moins élevés.
Établie dans le petit village de 700 habitants de Sainte-Angèle-de-Prémont, en Mauricie, Aliments Prémont utilise les installations de l'ancienne usine de Montpak International, qui se spécialisait dans la transformation de viande d'agneau et de veau. Cette usine a cessé de produire en décembre 2011, lorsque Montpak a décidé de concentrer ses activités dans ses installations de Laval, ce qui a entraîné la perte de plus de 60 emplois.
«Ces installations nous offrent de nombreux avantages, explique le président. Plusieurs équipements sont déjà en place, l'usine est bien adaptée à ce que nous voulons faire et nous pouvons compter sur un bassin de main-d'oeuvre qualifiée.»
Aliments Prémont a aussi fait fabriquer, sur mesure, de nouveaux équipements, notamment pour optimiser les activités d'emballage.
Une chaîne de production synchronisée
Mais c'est surtout sur le plan des procédés qu'Aliments Prémont souhaite obtenir des gains de productivité importants.
«Les employés doivent dorénavant travailler sur une chaîne de production synchronisée. Chaque employé a une tâche précise à accomplir et un laps de temps précis pour le faire. Il reste au même endroit et le produit vient à lui, un peu comme dans une chaîne d'assemblage», explique M. Bisson.
La vingtaine d'anciens employés de Montpak doit néanmoins s'habituer à cette cadence. Ils sont présentement en formation, dans une usine que M. Bisson dit être en période de rodage. L'investissement total atteint 2 millions de dollars, dont une part importante est consacrée à la formation des employés.
L'usine fonctionne actuellement à 20 % de sa capacité, produisant chaque jour environ 10 tonnes de matière transformée. Elle devrait atteindre son plein potentiel dans trois ans. Le nombre d'employés pourrait grimper à 35 dès décembre.