La révolution Peas and Love

Publié le 17/08/2013 à 15:25, mis à jour le 22/10/2013 à 15:26

La révolution Peas and Love

Publié le 17/08/2013 à 15:25, mis à jour le 22/10/2013 à 15:26

Par Pierre Théroux

La révolution Peas and Love

En 2008, la crise économique frappe durement Todmorden, victime depuis plusieurs années déjà de la désindustrialisation. Sa population, qui s'élevait à plus de 25 000 habitants il y a 100 ans, continue de décliner.

Pam, Mary et Estelle invitent alors leurs concitoyens à prendre les choses en main. Une soixantaine de personnes se présenteront au Bear Cafe, un bistro-coopérative qui deviendra leur quartier général.

«L'idée était de réfléchir à une autre façon de vivre et à voir comment on pouvait utiliser différemment nos ressources afin d'assurer un meilleur avenir pour nos enfants et la planète», explique Mme Warhurst, qui s'inquiète particulièrement des effets des changements climatiques.

Pour sa part, Estelle Brown n'avait aucunement envie de se retrouver dans une ville désertée par des citoyens qui vont travailler dans les grandes cités de Manchester et de Leeds. «J'ai déjà vécu dans une ville-dortoir et je ne voulais pas revivre cette expérience où les gens partent le matin et reviennent le soir. Ça ne fait pas une ville et une communauté très animées», précise-t-elle.

Rapidement, les discussions lors de cette réunion publique ont porté sur la nourriture, son approvisionnement et le concept d'autosuffisance alimentaire. «C'est un langage universel qui peut être compris partout dans le monde», dit Mme Warhurst.

Une première bande de terre où poussaient des mauvaises herbes le long de la rue principale a été transformée en un petit jardin d'herbes aromatiques. Une visite des instigatrices au nouveau centre de santé, construit au coût de 9,5 millions de dollars, a convaincu les médecins d'adhérer au mouvement «On leur a dit qu'il serait beaucoup plus logique que les patients puissent cueillir une pomme quand ils viennent au centre de santé», raconte Mary Clear, qui travaillait comme agente communautaire avant de travailler à plein temps et bénévolement au développement du mouvement Incredible Edible. Elle précise que les dirigeants du centre de santé se sont aussi laissés convaincre parce que ça ne leur coûtait pas un sou.

Les arbustes qui avaient été plantés lors de l'aménagement extérieur du centre de santé ont été remplacés par des arbres fruitiers, divers plants de légumes et un jardin de l'apothicaire, composé d'échinacées, de camomilles et d'autres herbes médicinales que patients et passants peuvent cueillir gratuitement.

Puis, un peu partout dans la ville, des bénévoles ont utilisé des espaces verts et installé des bacs de plantation pour y créer des potagers. Plus de 800 arbres fruitiers ont été plantés dans la ville. Deux fois par mois, le dimanche, une équipe de 10 à 20 bénévoles s'occupent de semer, puis d'entretenir les sites de plantation.

«On n'a pas réalisé d'études ni écrit de rapports, on n'a pas demandé l'autorisation des autorités pour le faire, on l'a simplement fait», mentionne Pam Warhurst pour souligner la spontanéité de ce mouvement citoyen qui repose sur trois piliers interreliés : la collectivité, l'éducation et l'économie.

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