La productivité entre au monastère

Publié le 21/09/2013 à 00:00, mis à jour le 19/09/2013 à 10:28

La productivité entre au monastère

Publié le 21/09/2013 à 00:00, mis à jour le 19/09/2013 à 10:28

Pour retrouver ce calme qui leur est si cher, les moines cisterciens ont déménagé d'Oka à Saint-Jean-de-Matha, en 2009. Mais cette quiétude a un prix : leur magasin de Lanaudière, essentiel à leur autosuffisance, n'attire plus que 30 000 visiteurs par an, comparativement à 125 000 à l'ancien magasin d'Oka. Pour la première fois, les moines ont donc dû se doter d'une stratégie commerciale.

Le magasin de l'Abbaye Val Notre-Dame est moderne, design. Une agréable odeur de bois nous envahit en entrant. Ici, pas de néon agressant, pas de surexploitation de l'espace. Sur les tablettes, du miel d'amour crémeux, de la confiture «p'tit péché», du sel d'orange et coriandre, du caramel, du beurre d'amande, des gâteaux aux fruits, du chocolat... Comme auraient dit les curés autrefois, ce ne sont pas les occasions de péché qui manquent ici ! Mais à 95 km au nord de Montréal, ce n'est pas à la portée de tous.

Les cisterciens ont beau être des contemplatifs, ils n'ont pas les deux pieds dans la même sandale ! «Il y a un an, nous avons engagé un excellent vendeur sur la route. Avec le résultat que nous avons maintenant 181 points de vente, des épiceries fines surtout», explique le père André, père abbé [le patron] de l'Abbaye et président de la société à but lucratif qui commercialise les produits.

L'Abbaye a de plus embauché un directeur exploitation, production, qualité et commercialisation en la personne de Martin Plante, anciennement du Conseil de développement bioalimentaire de Lanaudière, qui poursuit des études de troisième cycle en administration à l'Université de Sherbrooke.

«Nous ne remettions rien en question, raconte le père André. Martin a renégocié tous nos contrats d'approvisionnement, y compris les emballages. De sorte que notre bénéfice brut a augmenté de 35 à 48 % en un an.»

Parlant d'emballages, l'Abbaye Val Notre-Dame est en train de les refaire. En effet, le consultant qu'elle a mandaté, Pigeon branding + design, estime qu'ils ne reflétaient pas la qualité des produits.

L'Abbaye a un site Internet transactionnel, mais de l'avis même du père André, il faut être patient pour finaliser la transaction. Le site sera donc revu cet automne. «Notre consultant nous dit que nous pouvons rapidement quadrupler nos ventes sur Internet à 80 000 $ par année avec un site plus convivial.»

L'Abbaye Val Notre-Dame discute présentement avec la chaîne de supermarchés Adonis. «Il faudra mieux structurer notre production et assurer la constance de nos produits par un meilleur contrôle de la qualité», explique M. Plante, qui a déjà commandé quelques machines plus performantes à cet effet. Et pour la première fois, Val Notre-Dame fera de la publicité au cours des prochains mois.

L'abbaye de Saint-Jean-de-Matha publie aussi deux collections de livres : Pain de Cîteaux (34 ouvrages), qu'elle vend en Europe, et une autre plus accessible, Voix monastiques (22 ouvrages). Elle offre également en location 14 chambres aux personnes qui cherchent un peu de solitude pour quelques jours. Et l'hiver, sa galerie d'art se transforme en centre de ski de fond.

Le père André n'écarte pas non plus la possibilité de diversifier son offre, non pas par de nouveaux produits, mais par de nouvelles versions de ses produits, comme des morceaux de gâteau aux fruits enrobés de chocolat.

À la une

Le Québec pâtira-t-il de la guerre commerciale verte avec la Chine?

ANALYSE. Les producteurs d’acier craignent que la Chine inonde le marché canadien, étant bloquée aux États-Unis.

Bourse: Wall Street finit en ordre dispersé, le Dow Jones clôture au-dessus des 40 000 points

Mis à jour le 17/05/2024 | lesaffaires.com, AFP et Presse canadienne

REVUE DES MARCHÉS. La Bourse de New York a terminé en ordre dispersé.

À surveiller: AtkinsRéalis, Boralex et Lightspeed

17/05/2024 | Charles Poulin

Que faire avec les titres AtkinsRéalis, Boralex et Lightspeed? Voici des recommandations d’analystes.