L'art de brasser la cage pour amener l'entreprise ailleurs

Publié le 12/10/2013 à 00:00, mis à jour le 10/10/2013 à 10:17

L'art de brasser la cage pour amener l'entreprise ailleurs

Publié le 12/10/2013 à 00:00, mis à jour le 10/10/2013 à 10:17

L'arrivée de la relève à la tête de l'entreprise apporte un nouveau souffle. Le releveur arrive avec une vision, des manières de faire qui lui sont propres. Le tout est de transformer cette énergie en croissance pour l'entreprise.

Assurer la relève est un défi de taille, mais il s'agit aussi d'une occasion pour l'entreprise de grandir, fait valoir Colette Vanasse, directrice du développement des affaires à l'Institut d'entrepreneuriat Banque Nationale - HEC Montréal.

Généralement, le releveur est motivé à brasser la cage de l'entreprise pour faire ressortir le meilleur de celle-ci et l'amener ailleurs. «Il n'y a pas vraiment de place pour quelqu'un qui voudrait simplement "occuper le bureau", croit Nathaly Riverin, directrice générale de l'École d'entrepreneurship de Beauce. L'histoire des releveurs étant souvent celle d'être des "fils de", ils sont habités par le désir de faire les choses à leur façon.»

Profiter de l'expérience et de l'audace

Le meilleur moment pour le faire est durant le règne conjoint, croit le spécialiste de la relève entrepreneuriale Luis Cisneros, directeur de l'Institut d'entrepreneuriat Banque Nationale - HEC Montréal. «Durant le règne conjoint, le successeur et le cédant peuvent se mettre d'accord sur ce qu'ils veulent mettre en place ; par exemple, développer le marché international ou se transformer. L'entreprise bénéficie alors de l'expérience et de la crédibilité du cédant, de son réseau de contacts, de la confiance de son banquier et de l'énergie du successeur.»

Mais il arrive que l'énergie du jeune se bute à la résistance du cédant. «Il y aura toujours de la résistance, croit Luis Cisneros, car l'entreprise est souvent le prolongement de la personnalité de son fondateur. Certains dirigeants peuvent même vivre une sorte de blessure narcissique en constatant que quelqu'un d'autre peut prendre leur entreprise et l'amener ailleurs», dit-il. Il est pourtant primordial que le cédant donne au releveur l'occasion de prendre des décisions. «Si le cédant ne laisse pas le jeune prendre des risques, ce dernier aura peur de prendre des décisions. Il préférera peut-être le statu quo, quitte à mettre l'entreprise en péril.»

C'est pourquoi Luis Cisneros recommande d'avoir recours à une aide extérieure. «Il est important de trouver un accompagnateur qui saura concilier la relation cédant/successeur. Ce conseiller doit être neutre et sa légitimité, reconnue par les deux parties.»

Établir sa crédibilité

Le releveur doit prouver sa légitimité. «La maturité joue un rôle déterminant dans la crédibilité du releveur, croit Colette Vanasse. Il doit pouvoir prendre sa place sans être arrogant. Il doit être audacieux, mais avec maturité et respect.»

Dans le cas des entreprises familiales, les membres de l'équipe ont parfois connu le jeune alors qu'il était en culottes courtes. «Il faut amener les membres de l'équipe à adhérer à sa vision, et ensuite travailler avec ceux qui y adhèrent», dit Nathaly Riverin.

Le plus grand défi, selon elle, sera d'élaborer cette vision, de s'en faire une idée très claire et de savoir l'exprimer. «La personne qui a évolué dans l'entreprise est parfois très forte dans les opérations, mais elle doit maintenant manifester une vision d'ensemble de l'entreprise.»

Ensuite, elle doit constituer une équipe de confiance. Une démarche qui passe parfois par des mises à pied. «Dans bien des cas d'échec, l'erreur aura été de garder des gens en place par loyauté», estime Nathaly Riverin. Le releveur doit avoir sa propre garde rapprochée, qui lui sera complémentaire. En effet, il arrive souvent que l'équipe de direction, constituée par l'ancien dirigeant, ne corresponde pas aux besoins de la nouvelle tête.

En somme, le releveur doit se concevoir comme un entrepreneur qui repart de zéro. «Il n'y a pas de deuxième génération d'entreprise, croit Luis Cisneros. Chaque génération est une première génération. Chacune doit apporter quelque chose de nouveau, réinventer l'entreprise.»

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