GES : des petits gestes qui donnent des résultats

Publié le 23/02/2013 à 00:00

GES : des petits gestes qui donnent des résultats

Publié le 23/02/2013 à 00:00

Sophie Brochu : «Comment réduire significativement les émissions de gaz à effet de serre (GES) dans le secteur du transport ?»

N'attendez pas l'arrivée d'une solution miracle pour réduire vos émissions de gaz à effet de serre produites par le transport de vos biens et services. Les succès en ce domaine sont le fruit d'une combinaison de gains obtenus çà et là, s'entendent pour dire les experts interrogés par Les Affaires.

Pour trouver des idées, la logistique du transport est d'un grand secours, commente Benoit Montreuil, qui enseigne cette discipline à l'Université Laval. Son équipe travaille d'ailleurs à un modèle de transport appelé Internet physique.

Les entreprises font beaucoup de va-et-vient, car leurs entrepôts desservent de vastes territoires. La solution : créer un réseau ouvert et interconnecté où des points de transit se trouveraient près des villes, de grandes intersections, des ports et des aéroports. Plutôt que de faire cavalier seul, les entreprises utiliseraient des installations gérées par de tierces parties. Cela permettrait aux entreprises de réduire les détours et les voyages à vide.

«Si le quart de la chaîne logistique aux États-Unis adoptait l'Internet physique, les entreprises pourraient épargner 100 milliards de dollars américains et réduire leur émission de GES de 33 %», dit M. Montreuil.

Revoir ses pratiques

Steven Guilbeault, directeur et cofondateur d'Équiterre, partage cet enthousiasme pour la logistique. D'ailleurs, même si elles ont moins de moyens, les petites entreprises ont intérêt à suivre l'exemple des grandes sociétés qui deviennent plus productives grâce à une meilleure logistique.

«Les organisations doivent sans cesse remettre leurs pratiques en question, rappelle-t-il. Nous avons aidé une entreprise qui fait de la livraison à Montréal qui utlisait la même route depuis longtemps en pensant que c'était la plus efficace. Eh bien ! la route proposée, ce n'était pas du tout ce que leur équipe avait pensé.»

Bell, pour sa part, a récolté les fruits de ses efforts logistiques avec son système de collecte et de partage de données installé sur les véhicules empruntés par ses techniciens. La société a réduit ses émissions de GES de 12,5 %, de 2008 à 2010.

En 2012, elle est parvenue à obtenir une baisse de 2 % sur le ralenti inutile en sensibilisant ses employés. «Ça a permis de réduire nos dépenses en carburant de 200 000 $ et de diminuer de 376 000 kg nos émissions de CO2», dit Véronique Arseneault, porte-parole de Bell.

Qui dit meilleur rendement dit aussi solutions de rechange au carburant, comme les voitures hybrides, les véhicules électriques, le gaz naturel ou le biocarburant. Ces technologies sont encore en développement et ne sont pas toutes au point, nuance Édouard Clément, directeur général des activités canadiennes de Quantis, qui se spécialise dans l'analyse de cycle de vie.

Il note qu'il y a des débouchés du côté des biocarburants. La première génération, issue de la culture du maïs, soulevait un enjeu éthique vu son impact sur le prix des aliments. On assiste au développement d'une deuxième génération produite par d'autres cultures. Par exemple, en avril, Porter a fait un premier vol commercial avec un biocarburant fait avec de la caméline.

À moyen terme, les véhicules électriques constituent une avenue intéressante pour les trajets de courte distance, note-t-il. Pour les trajets de longue distance, le gaz naturel est une solution intéressante, mais qui représente un défi logistique important. Transport Robert est le premier transporteur à avoir adopté cette technologie au Canada. Il a acheté près de 200 camions carburant au gaz naturel liquéfié, dont les émissions sont de 25 % moins élevées. «Il y a des lacunes du côté du ravitaillement, admet Jean- Robert Lessard, vice-président marketing de l'entreprise de Boucherville. Pour l'instant, on ne peut que se ravitailler à nos installations de Boucherville, de Mississauga et de Québec.»

SON COMMENTAIRE

Le Québec s'est donné la cible de réduction de GES la plus ambitieuse de tout le continent. Nous devons maintenant déployer des moyens à la hauteur de nos ambitions. Nous devons nous attaquer avec détermination au remplacement de l'essence et du diesel par des énergies plus propres. Au Québec, l'électricité sera la solution pour le transport personnel et le gaz naturel, celle pour le transport lourd de marchandises, qui représente 2 % des véhicules routiers et génère 28 % des émissions provenant du transport. Le remplacement du diesel par le gaz naturel liquéfié permet de réduire jusqu'à 25 % les émissions de GES et d'économiser jusqu'à 40 % sur le coût du carburant. En 2013, trois nouvelles stations de ravitaillement publiques s'ajouteront aux trois stations déjà implantées entre Québec et Toronto. Cette initiative est suivie de près par d'autres grands acteurs canadiens qui ont décidé d'emboîter le pas.

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