Être ingénieur à l'étranger, ça se prépare

Publié le 07/09/2013 à 00:00

Être ingénieur à l'étranger, ça se prépare

Publié le 07/09/2013 à 00:00

Une carrière en génie rime de plus en plus souvent avec des séjours fréquents à l'étranger. Des défis auxquels les étudiants en génie ont intérêt à se préparer dès l'université.

Jonathan Arpin, 30 ans, n'avait jamais voyagé avant d'entrer à Polytechnique en génie mécanique. Depuis 2006, année où il a obtenu son diplôme, il n'a passé qu'environ un an et demi à Montréal. Comme consultant pour PCO Innovation, une firme spécialisée en génie mécanique et informatique, il a fait de nombreux allers-retours pour des séjours d'une semaine à un an en France et au Danemark, parfois à quelques jours d'avis. Aujourd'hui ingénieur en mécanique chez Nokia, il travaille depuis un peu plus de deux ans sous le soleil de San Diego, aux États-Unis.

Des cours pour se préparer

Sans multiplier les mandats à l'étranger comme Jonathan Arpin, les ingénieurs sont souvent amenés à travailler à l'étranger. À tel point que les universités offrent la possibilité aux étudiants de faire des échanges et leur offrent parfois des cours pour se préparer à une carrière à l'international. Il leur donne en outre la possibilité de réaliser des missions à l'étranger dans le cadre de programmes comme Poly-Monde à l'École Polytechnique et PRÉCI à l'École de technologie supérieure (ÉTS).

«Nous avons revu nos programmes en 2005 avec l'objectif de préparer nos étudiants à travailler à l'étranger», explique Pierre Lafleur, directeur des affaires académiques et internationales de Polytechnique. Il constate d'ailleurs un accroissement de la mobilité internationale des ingénieurs depuis une dizaine d'années.

L'institution offre une orientation Projets internationaux. Ce programme a été suivi par plus de 50 étudiants en 2012-2013. En 12 crédits, les étudiants sont sensibilisés aux problématiques socioéconomiques et technologiques de la mondialisation, apprennent les bases du commerce international, appréhendent les stratégies d'internationalisation des entreprises et analysent l'environnement économique, politique et social de projets internationaux d'ingénierie.

L'ÉTS, pour sa part, propose une concentration en projets internationaux et ingénierie globale à la maîtrise en génie. L'occasion pour les futurs ingénieurs intéressés par une carrière à l'étranger d'apprendre à gérer des projets multidisciplinaires dans un contexte international, à interpréter les principaux cadres législatifs, réglementaires et normatifs internationaux, à mettre en oeuvre l'internationalisation d'innovations et à diriger des équipes multiculturelles.

Des efforts d'adaptation au milieu de travail

Ces cours auraient sûrement pu intéresser Camille Lanctôt-Downs, 30 ans, spécialiste en génie mécanique qui, à la recherche de nouveaux défis et soucieuse de perfectionner son anglais, est partie vivre à Edmonton en 2011 pour le compte d'Air Liquid. Elle y est toujours, mais travaille maintenant au service de détection des fuites de pipeline chez Enbridge.

Si, «sur le plan technique, il y a peu de différences à travailler dans une autre province», Camille a dû s'adapter à sa nouvelle vie dans l'Ouest. «Le plus difficile, ça a été de quitter ma famille et mes amis.»

C'est aussi sur le plan des relations professionnelles que la différence avec le Québec s'est fait sentir. «Les gens dans l'Ouest sont plus froids qu'au Québec. Il faut changer sa façon de les aborder», raconte Camille. Elle a aussi dû adapter son anglais appris à Montréal aux tournures des relations professionnelles en Alberta.

C'est également dans le milieu de travail plus que dans ses tâches professionnelles au quotidien que Jonathan Arpin a dû centrer ses efforts d'adaptation en arrivant à Montbéliard, une ville de 26 000 habitants dans l'est de la France.

«C'était stressant de changer totalement de mode de vie. Tout est différent, même aller à l'épicerie ! La manière de travailler change aussi beaucoup. Par exemple, on n'envoie pas les courriels de personne à personne, mais en copie au chef et au chef du chef... Et j'ai dû atténuer mon accent, car on ne me comprenait pas toujours», se souvient le trentenaire, qui a néanmoins beaucoup aimé ses années «sur la route».

Après plusieurs années de va-et-vient internationaux, il a décidé de poser ses bagages à San Diego et vient de se marier à une Américaine. Son expérience : «c'est positif pour le CV ; et au prochain défi, je ne serai pas impressionné, car j'en aurai vu d'autres !»

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