En quête de relève

Publié le 26/11/2011 à 00:00

En quête de relève

Publié le 26/11/2011 à 00:00

Une pénurie de main-d'&#339uvre s'annonce en métallurgie. Une grande part des travailleurs s'apprête à partir à la retraite alors que le Plan Nord entraîne une effervescence minière et que l'industrie multiplie les annonces d'investissement.

Rio Tinto, Fer et Titane, par exemple, injecte 200 millions de dollars sur cinq ans dans l'agrandissement de sa mine d'ilménite, à Havre Saint-Pierre. «Pour traiter ce minerai, nous investirons 600 millions additionnels dans notre complexe métallurgique de Sorel-Tracy, ajoute Chantal Capistran, porte-parole de l'entreprise. La demande pour la scorie de titane provient surtout d'Europe alors que la demande pour l'acier est davantage canadienne.» Ces investissements consoliderons les 1700 emplois à Sorel-Tracy.

De son côté, Alcoa consolidera les 3 500 emplois de ses trois alumineries québécoises - à Baie-Comeau, à Bécancour et à Deschambault - grâce à des investissements d'un peu plus de 2 milliards de dollars (G $) annoncés cet automne.

Enfin, l'Aluminerie Alouette, à Sept-Îles, se lance dans la phase III de son expansion, à la suite de l'obtention d'un bloc de 500 MW d'électricité à faible tarif. Cet investissement de 2 G $ devrait augmenter sa capacité de production de 62 % et créer 300 emplois.

Reste à savoir qui occupera ces postes ! «En 2008, 51 % des quelque 25 000 travailleurs de la métallurgie avait 45 ans ou plus», dit Suzanne Proulx, directrice générale du Comité sectoriel de main-d'&#339uvre de la métallurgie du Québec (CSMOMQ).

«Le quart de nos employés devra être renouvelé dans les cinq prochaines années», ajoute Daniel Côté, chef de service, formation chez Rio Tinto, Fer et Titane. «C'est assez représentatif du reste de l'industrie.»

Pour ne rien arranger, la relève manque à l'appel. Cela est particulièrement criant pour les finissants du diplôme d'études professionnelles (DEP) Mécanique industrielle de construction et d'entretien. À peine 2 300 jeunes s'y sont inscrits entre 2006 et 2009 alors qu'il y a plus de 20 000 emplois qui les attendent en métallurgie et dans d'autres secteurs industriels, calcule le ministère de l'Éducation, du Loisir et du Sport.

Multiplier les stratégies

Pour relever le défi de la main-d'&#339uvre, l'industrie a mis au point plusieurs stratégies. Ainsi, depuis sept ans, le Comité sectoriel organise la Semaine de la métallurgie afin de donner plus de visibilité au secteur.

Depuis quelques années, le Comité sectoriel cherche aussi à attirer des femmes dans ces métiers non- traditionnels. Il a notamment réalisé à cet effet une courte vidéo qui brise les préjugés voulant que les femmes n'aient pas leur place dans ce secteur.

De son côté, la Communauté d'échanges en formation de l'industrie métallurgique (CEFOR), un regroupement d'entreprises, fait des représentations dans les écoles et les foires d'emploi afin d'intéresser les jeunes. La CEFOR, entre autres initiatives, développe des programmes courts destinés à des travailleurs déjà en poste.

ArcelorMittal, enfin, invite les conseillers d'orientation de la grande région de Montréal à venir visiter ses installations. L'objectif, encore une fois, est de faire connaître cette industrie aux jeunes afin de s'assurer une relève.

45 ans

Âge moyen des travailleurs de l'industrie de la métallurgie.

Source : Comité sectoriel de main-d'&#339uvre de la métallurgie du Québec

145 Nombre d'entreprises en première transformation des métaux présentes au Québec. Source : Comité sectoriel de main-d'&#339uvre de la métallurgie du Québec

BUREAU D'EXPERTISE MONDIALE EN MÉTALLURGIE

Le Comité sectoriel de main-d'&#339uvre de la métallurgie du Québec (CSMOMQ) s'affaire à créer un Bureau d'expertise mondiale en métallurgie (BEMM). Concrètement, le BEMM regroupera des entreprises, des institutions d'enseignement, des centres de recherche et des associations sectorielles. Il servira à établir le profil de compétences des travailleurs, à cataloguer les expertises des centres de recherche et à documenter les pratiques de formation des entreprises. L'objectif ? Dévoiler les forces et les faiblesses du secteur et favoriser ainsi la venue de nouveaux talents. «Un autre objectif est d'attirer des investisseurs étrangers en mettant l'accent sur l'expertise québécoise», dit Suzanne Proulx.

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