Dix candidats prometteurs

Publié le 30/03/2013 à 00:00, mis à jour le 28/03/2013 à 09:27

Dix candidats prometteurs

Publié le 30/03/2013 à 00:00, mis à jour le 28/03/2013 à 09:27

En tant qu'actionnaire, vous êtes le patron. Votre mandat : mener une entrevue d'embauche avec une société proposant un titre à dividende. Que diriez-vous d'un postulant qui travaille mieux que les autres, mais qui demande un salaire plus bas que ses pairs ? Les Affaires vous soumet des candidatures, sélectionnées selon une série de critères avec l'aide de StockPointer.

Canadian Apartment Reit (Tor., CAR.UN, 24,90 $)

Dividende : 4,48 %

Ratio c./bén. : 16,40

Croissance Prévue du profit 1 : 6,87 %

Rendement du capital2 : 15,3 %

Le propriétaire d'immeubles de logements Canadian Apartment Reit «devrait être l'investissement principal de n'importe quel portefeuille immobilier», plaide Jonathan Kelcher, analyste de Valeurs mobilières TD. Il suggère l'achat du titre et établit sa cible à 29 $.

La société torontoise possède près de 34 000 appartements répartis dans environ 3 700 sites. La majorité de son bénéfice d'exploitation provient de l'Ontario, soit 65 %. Le Québec est son deuxième marché en importance, à 11 %.

La tendance devrait rester favorable pour la fonds immobilier, prédit M. Kelcher. Il tente de réduire ses coûts par un projet pilote qui vise à refiler la facture des services publics aux locataires. La majorité des analystes partagent l'enthousiasme de M. Kelcher. Huit recommandent l'achat du titre, tandis que trois suggèrent de le conserver.

L'analyste Mario Saric, de Banque Scotia, aime l'entreprise, mais il croit que l'action est bien évaluée. Il suggère de surpondérer le secteur immobilier. Il pense toutefois que les investisseurs surévaluent les retombées du projet de refiler la facture énergétique aux locataires. Le prix reste raisonnable pour ceux qui veulent investir dans ce secteur et qui cherchent une entreprise de qualité, dit l'analyste. Il émet une recommandation «performance de secteur» et propose une cible de 26,75 $.

La Financière Power (Tor., PWF, 29,98 $)

Dividende : 4,69 %

Ratio c./bén. : 11,41

Croissance Prévue du profit : 9,79 %

Rendement du capital : 24,9 %

L'action de la Financière Power s'échange à son plus grand rabais en 10 ans, si on prend en compte sa valeur comptable, dit Phil Hardie, de Banque Scotia. Si les titres des filiales du conglomérat financier montréalais restent stables, celui de la Financière pourrait gagner 15 %, et ce, seulement avec une diminution de l'escompte. M. Hardie émet une recommandation «surperformance». Sa cible est de 32,50 $.

Pour ceux qui veulent miser sur le succès de la famille Desmarais, la Financière Power représente un meilleur pari que la société mère Power Corporation (Tor., POW), croit Grant Connor, de la Financière Banque Nationale.

Les actifs de Power que ne détient pas déjà la Financière sont moins intéressants, notamment la division média, juge l'analyste. La Financière Power possède des participations dans l'assureur Great-West, la Financière IGM (qui exploite entre autres Groupe Investors) et le conglomérat suisse Pargesa (Total, Suez, Pernord Ricard). M. Connor émet une recommandation «performance de secteur» et vise une cible de 30,50 $.

Great-West a annoncé l'acquisition d'Irish Life à la mi-février pour 1,75 milliard de dollars. La transaction est vue d'un bon oeil par Paul Holden, de Marchés mondiaux CIBC, en raison de l'ajout d'un potentiel de croissance. Il émet une recommandation «performance de secteur» et une cible de 32,50 $.

Industrielle Alliance (Tor., IAG, 37,22 $)

Dividende : 2,65 %

Ratio c./bén. : 11,70

Croissance Prévue du profit : 4,46 %

Rendement du capital : 14,8 %

Les analystes sont partagés à l'égard de l'assureur de Québec en raison des faibles taux d'intérêt. Cela n'a pas empêché l'action de l'Industrielle Alliance de bondir de 78 % depuis son creux de 12 mois en juillet dernier. Peter Routledge, de la Financière Banque Nationale, s'est laissé convaincre par le verdict de la Bourse. Il a fait passer sa recommandation de «sous-performance» à «performance de secteur» après la publication des résultats à la mi-février.

L'effet des faibles taux d'intérêt sur la rentabilité demeure, dit M. Routledge. Cependant, il constate que les investisseurs sont maintenant prêts à payer des multiples plus élevés pour investir dans l'assureur de Québec. Sa cible passe de 30 $ à 37 $.

Gabriel Dechaine, de Credit Suisse, a pour sa part élevé sa recommandation de «neutre» à «surperformance» après les plus récents résultats. À son avis, les embûches sont moins nombreuses et on pourra voir des améliorations en 2013. Sa cible monte de 34 $ à 42 $.

Doug Young, de Valeurs mobilières TD, reste sur les lignes de côté. La sensibilité de l'entreprise aux taux d'intérêt et la détérioration du segment des assurances individuelles l'inquiètent, même s'il aime l'équipe en place. Il suggère de conserver le titre. Sa cible est à 38 $.

L'émission de 250 millions d'actions à la fin février a déplu à certains, mais son impact est maintenant reflété dans le titre.

Financière First National (Tor., FN, 17,23 $)

Dividende : 8,25 %

Ratio c./bén. : 9,05

Croissance Prévue du profit : 6,59 %

Rendement du capital : 46,4 %

La Financière First National devrait résister au ralentissement de l'immobilier résidentiel au pays, pense Shubha Khan, de la Financière Banque Nationale. L'analyste croit que le prêteur hypothécaire de Toronto pourra arracher des parts de marchés à ses rivales. M. Khan rappelle qu'un espace s'est libéré lorsque la CIBC et ING Direct ont abandonné le courtage hypothécaire. Il émet une recommandation «performance de secteur». Sa cible est de 19 $. Les cinq analystes sondés par Bloomberg partagent le même avis: ils suggèrent de conserver le titre et proposent une cible moyenne de 19 $.

Pour 2013, la direction anticipe un ralentissement du marché résidentiel, mais prévoit un secteur commercial stable. Le rendement du dividende de près de 8 % soutiendra le cours de l'action, croit Phil Hardie, de Banque Scotia. Il note que la société a haussé son dividende à deux reprises en 2012.

Graham Ryding, de Valeurs mobilières TD, estime que la société de Toronto est en bonne posture pour enregistrer une croissance «suffisante» des profits. Néanmoins, cet attrait est déjà pris en compte dans l'évaluation du titre. Même si ses prévisions laissent entrevoir un rendement de 20 % avec le dividende, ce n'est pas suffisant pour convaincre M. Ryding de bonifier sa recommandation «conserver». La cible est de 19,50 $.

Banque Nationale (Tor., NA, 74,70 $)

Dividende : 4,39 %

Ratio c./bén. : 9,27

Croissance Prévue du profit : 3,79 %

Rendement du capital : 19,3 %

La grande majorité des analystes sont plutôt tièdes à l'égard de la Banque Nationale, même si le titre de l'institution financière montréalaise est moins cher que celui de ses concurrentes. StockPointer évalue qu'il s'échange à 0,59 fois sa valeur intrinsèque. Les cinq autres banques s'échangent à un ratio variant de 0,68 à 0,91 fois.

Barry Schwartz, vice-président de Baskin Financial, croit que l'action de la Nationale se négocie à un rabais de 20 % par rapport à celle de ses concurrentes, parce qu'elle est perçue comme étant trop régionale. Une inquiétude mal placée, disait-il dans notre rubrique «Les marchés en action» le 2 mars.

Ohad Lederer, de Veritas, croit que la Nationale est au contraire surévaluée. Depuis deux ans, le nombre de ses prêts hypothécaires a augmenté de 35 %, beaucoup plus que la croissance de 13 % à 20 % des autres grandes banques. Selon lui, la banque québécoise aura de la difficulté à trouver des solutions de rechange pour croître. Il émet une recommandation de vente. La valeur intrinsèque du titre est de 76,75 $.

John Reucassel, de BMO Marchés mondiaux, émet une recommandation «performance de marché». La marge d'intérêt est sous pression en raison de la faiblesse des taux, ce qui créera une instabilité des bénéfices au cours des prochains résultats, prévient-il. La cible est de 82 $.

Evertz (Tor., ET, 15,30 $)

Dividende : 4,17 %

Ratio c./bén. : 16,40

Croissance Prévue du profit : 15,56 %

Rendement du capital : 18,3 %

Le titre d'Evertz est cher, mais il procure un rendement élevé du capital investi, de 18 %, selon les données de StockPointer. L'action du fournisseur d'équipements de télédiffusion pour les chaînes de télévision et les studios s'échange toutefois à prime par rapport à sa valeur intrinsèque.

L'avis de Steven Li, de Raymond James, concorde avec ces données. L'analyste croit que l'entreprise ontarienne continuera de profiter du déploiement de la télévision HD. De plus, Evertz ravira des parts de marché à ses concurrents, selon lui.

Les ventes stagneront cependant en raison de la faiblesse du marché américain, dit M. Li. Il suggère aux investisseurs d'attendre un meilleur point d'entrée. Il émet une recommandation «performance de marché» et propose une cible de 16 $.

Thanos Moschopoulos, de BMO Marchés des capitaux, reste optimiste, malgré la faiblesse de la croissance au dernier trimestre. Il note que la période de faiblesse actuelle qui touche le secteur s'allonge et que des clients repoussent leurs achats. Ce ralentissement se prolongera au moins jusqu'à la fin de l'exercice 2013 (30 avril), prévoit-il.

Comme son collègue, M. Moschopoulos croit qu'Evertz augmentera ses parts de marché. Il voit d'un bon oeil la diversification de ses produits en portefeuille. Il émet une recommandation «surperformance» et propose une cible de 17,50 $.

Canadian Oil Sands (Tor., COS, 21,22 $)

Dividende : 6,64 %

Ratio c./bén. : 11,26

Croissance Prévue du profit : - 5,93 %

Rendement du capital : 15,5 %

Canadian Oil Sands procure un attrayant rendement du dividende de plus de 6 %. La viabilité de cette distribution soulève toutefois des questions. Les flux de trésorerie de la pétrolière de Calgary sont négatifs après le versement du dividende, tandis que la société investit massivement et que le baril de pétrole s'échange sous les 100 $ US.

Même s'il croit que le titre fera moins bien que son secteur, Brian Dutton, de Credit Suisse, pense que le dividende sera maintenu dans un futur proche. Après le dividende, les flux de trésorerie seront négatifs de près de 700 M$ de 2013 à 2015, prédit-il. Sa cible est de 21 $.

Thomas R. Driscoll, de Barclays, prévoit que les flux monétaires après le versement du dividende seront positifs à partir de 2016. Sa recommandation est «performance de secteur» et sa cible, de 21 $.

Le prix du baril influencera grandement la performance du titre, dit Randy Ollenberger, de BMO Marchés des capitaux. Il ne voit pas de potentiel haussier sur ce front, d'où sa recommandation «performance de marché» et sa cible de 23 $.

Sam La Bell, de Veritas, est un des rares à en conseiller l'achat. Il pense que la société pourra profiter d'une appréciation du prix du baril, qui s'établira à 95 $ US, et d'une amélioration de ses opérations. M. Bell estime la valeur intrinsèque de la pétrolière à 25 $.

North West (Tor., NWC, 23,00 $)

Dividende : 4,81 %

Ratio c./bén. : 15,94

Croissance Prévue du profit : 9,10 %

Rendement du capital : 15,9 %

North West est un bon choix pour les investisseurs qui acceptent d'obtenir un rendement modeste, estime Michael Van Aelst, analyste de Valeurs mobilières TD.

Le plus important détaillant du Nord canadien exploite 230 établissements, dont des franchises Tigre Géant dans l'Ouest canadien, ainsi que les enseignes North Mart et Cost U Less dans le Nord.

Le rendement du dividende de 4,8 % et les efforts en vue de gagner en efficacité présentent un attrait pour l'action, croit M. Van Aelst. L'analyste émet une recommandation «conserver» et propose une cible de 25 $.

Carl Simard, président de Medici, passe son tour sur l'ancienne division des magasins nordiques de La Compagnie de la Baie d'Hudson (La Baie), achetée par des investisseurs en 1987. À 18 fois les bénéfices, l'action de l'entreprise de Winnipeg est trop chère, selon lui. «À 13 ou 14 fois, nous achetons le titre demain matin», précise toutefois le gestionnaire de portefeuille, qui a déjà détenu l'action.

Carl Simard note que la société verse presque la totalité de ses flux de trésorerie en dividendes. «Ça ne donne pas de place à l'erreur», commente-t-il.

Comment nous avons repéré les Actions

Nous avons demandé à StockPointer de prendre en compte quatre critères : le rendement du dividende, le rendement du capital investi, la taille de l'entreprise et le prix du titre par rapport à sa valeur intrinsèque. Nous cherchions des actions qui procurent un rendement du dividende supérieur à 3 %. L'action devait se négocier à moins de 1,2 fois sa valeur intrinsèque et donner un rendement du capital supérieur au coût de celui-ci, une mesure clé de la rentabilité d'une entreprise. Une trentaine de sociétés, dont la capitalisation boursière est supérieure à un milliard de dollars, correspondaient à ces critères. Nous vous en présentons 10 de secteurs variés.

Telus (Tor., T, 69,62 $)

Dividende : 3,70 %

Ratio c./bén. : 16,77

Croissance Prévue du profit 1 : 3,28 %

Rendement du capital : 12,9 %

La forte présence de Telus dans le segment sans fil l'avantage vis-à-vis son concurrent BCE, croit Rob Goff, de Byron Capital Markets. Son optimisme «croissant» pour la division sans-fil l'a incité à bonifier sa recommandation à «acheter», à la mi-février. Sa cible est de 76 $. Le sans-fil contribue à 60 % du bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement de Telus, par rapport à 25 % pour BCE. M. Goff note que la concurrence dans l'Ouest canadien est moins intense.

Le plan d'augmenter le dividende de 10 % par année durant trois ans prend fin cette année. Marie-Ève Savard, gestionnaire de portefeuille chez Investissements Standard Life, croit que Telus devrait renouveler l'exercice de 2014 à 2016. «Avec un bilan peu endetté, Telus pourrait annoncer un programme d'achat d'actions lors de son assemblée en mai.»

Vince Valentini, de Valeurs mobilières TD, croit au contraire que les attentes à l'approche de l'assemblée des actionnaires offrent une porte de sortie. «L'impression à l'égard de l'action restera favorable, d'autant plus que la société laisse entendre qu'elle fera une annonce à son assemblée des actionnaires en mai, dit-il. Nous recommandons aux investisseurs de récolter leur profit dès que l'action prendra plus de vigueur.» Il émet une recommandation «conserver» et propose une cible de 69 $.

BCE (Tor., BCE, 47,31 $)

Dividende : 5,01 %

Ratio c./bén. : 15,54

Croissance Prévue du profit 1 : - 5,94 %

Rendement du capital : 14,6 %

Les analystes voient des attraits à l'action de BCE, mais plusieurs restent tièdes. Parmi les 19 analystes recensés par Bloomberg, 5 suggèrent l'achat, par rapport à 14 qui restent sur les lignes de côté.

Le titre de la société mère de Bell est reconnu comme étant un investissement prudent, constate Marie-Ève Savard, gestionnaire de portefeuille chez Investissements Standard Life, qui lui préfère Telus. «BCE livre mieux la marchandise que ses concurrents dans le sans-fil. Mais, comme ce segment représente une plus petite partie de ses activités, l'apport aux résultats est moins grand», dit celle qui voit l'achat potentiel d'Astral Media d'un oeil positif.

Adam Shine, de la Financière Banque Nationale, favorise BCE par rapport à ses concurrents. Au début de l'année, il a bonifié sa recommandation à «surperformance» et a mis le titre sur sa liste d'achat après avoir pris en considération les prévisions pour 2013. Sa cible est de 47 $.

1 Croissance prévue du bénéfice par action pour le prochain exercice.

2 Le rendement du capital investi, calculé par StockPointer.

stéphane.rolland@tc.tc

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