«Détrompez-vous, le génie québécois n'est pas sur le dos» - Nicolas Théberge , de Hatch Mott MacDonald

Publié le 20/07/2013 à 00:00

«Détrompez-vous, le génie québécois n'est pas sur le dos» - Nicolas Théberge , de Hatch Mott MacDonald

Publié le 20/07/2013 à 00:00

Dessau a procédé à des mises à pied. D'autres, comme SNC-Lavalin et Génivar, risquent aussi de se retrouver sur la liste noire de l'Autorité des marchés financiers. Le gouvernement est-il en train de tuer le génie québécois ?

C'est ce que plusieurs ont voulu laisser croire. Mais ce n'est pas du tout vrai. Pas plus qu'il n'est vrai de dire que le gouvernement n'aura d'autres choix que de confier les travaux à des firmes étrangères et que les ingénieurs du Québec pourraient éventuellement se retrouver au chômage forcé. Tout cela est farfelu.

Vous trouvez qu'on exagère. Pourquoi ?

En fait, quelques grosses firmes bien en vue dans la province se sont exprimées comme si elles constituaient à elles seules l'essentiel de l'industrie du génie-conseil au Québec. Or, cette industrie est beaucoup plus grande que les quatre ou cinq sociétés de génie dont on entend toujours parler. Qui sait, par exemple, que Hatch a été créée à Sorel et qu'elle emploie aujourd'hui 24 000 personnes dans le monde ? Je m'excuse, mais contrairement à ce que l'on a dit, l'industrie du génie-conseil au Québec n'est pas du tout sur le dos ou en danger, et elle est amplement capable de relever tous les mandats qu'on voudra bien lui confier. Il suffit de laisser la chance à d'autres de se faire valoir, comme on le fait depuis quelques mois, ce qui n'a pas toujours été facile ou possible.

Constatez-vous que le marché est moins fermé, qu'il s'ouvre davantage à d'autres ?

Oui. Et c'est tant mieux. En particulier dans le secteur des transports et du génie civil, où les choses se sont mises à changer. Nous avons obtenu un mandat d'étude sur l'électrification du réseau de l'Agence métropolitaine de transport, un autre de Québec sur les ponts avec systèmes légers sur rail (SLR), et puis nous siégeons au bureau de projet pour le prolongement du métro de Montréal. Autrement dit, nous commençons à occuper une plus grande place dans ce secteur, que nous avions réussi à percer partout dans le monde, à l'exception du Québec. Cela explique pourquoi nous sommes en recrutement intensif actuellement. Nous souhaitons au moins doubler la taille des équipes de ces domaines d'ici la fin de l'année. Ainsi, vous comprendrez que, si certaines sociétés de génie-conseil, même très connues, se voient refuser des mandats, d'autres sauront prendre la relève et permettront aux ingénieurs d'ici de continuer d'exercer leur profession autrement. L'industrie du génie change, mais sa survie ne fait aucun doute.

CV

Nom : Nicolas Théberge

Titre : Vice-président

Organisation : Hatch Mott MacDonald (HMM)

Âge : 45 ans

Ingénieur de formation et détenteur d'un MBA, Nicolas Théberge a été directeur général de la Ville de Victoriaville de 2002 à 2009.

800

La société de génie-conseil Hatch Mott MacDonald emploie 800 personnes à Montréal et compte au total 24 000 employés partout dans le monde. Ses bureaux occupent sept étages de la Place-Ville-Marie, au coeur de la métropole.

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