Des PME trop réservées face à l'innovation

Publié le 09/09/2010 à 00:00, mis à jour le 09/09/2010 à 11:01

Des PME trop réservées face à l'innovation

Publié le 09/09/2010 à 00:00, mis à jour le 09/09/2010 à 11:01

Par Carole Le Hirez

La lenteur des PME québécoises à adopter de nouvelles technologies nuit à la productivité, estime Marc Leroux, président sortant d'Univalor.

C'est sur un cri du coeur que Marc Leroux tourne la page, lui qui quittera bientôt son poste de président d'Univalor, la société de valorisation qu'il dirige depuis six ans. Cet ancien physicien, qui conjugue une vraie passion pour la recherche avec la bosse des affaires, a un carnet d'adresses de près de 8 000 entreprises. Son job : leur vendre des innovations développées par les chercheurs rattachés à l'Université de Montréal, ainsi qu'à ses écoles (HEC et Polytechnique) et ses centres hospitaliers affiliés.

Au cours de la dernière année, plus d'une centaine d'inventions mises au point par ces cerveaux sont venues gonfler le portefeuille de brevets géré par la société. Un cru exceptionnel par rapport à l'année précédente, où 72 innovations avaient été brevetées. Les bonnes idées ne manquent donc pas dans les centres de recherche. Là ou le bât blesse, c'est lorsqu'il s'agit de trouver des entreprises pour les acheter. " De 10 à 20 % des découvertes réalisées par nos chercheurs trouvent une application commerciale. Les autres sont abandonnées ou repartent vers les labos pour être améliorées ", dit M. Leroux.

Ce piètre résultat, le président d'Univalor l'explique par un manque d'enthousiasme dans le tissu industriel pour les innovations de rupture, ces nouvelles technologies qui changent les manières de faire et révolutionnent un secteur d'activité. " On a des innovations d'envergure mondiale, mais on les vend en Corée, au Japon ou en France ", souligne-t-il.

Ce manque d'appétit pour la nouveauté contraste avec l'avidité de certains pays émergents qui sont très friands de nouvelles technologies.

En décroissance

Une des raisons qui explique le manque de débouchés pour les innovations québécoises auprès des entreprises d'ici se trouve en partie dans la décroissance de l'investissement privé en R-D observé ces dernières années. " Les récepteurs, c'est-à-dire les entreprises, investissent trop peu. Or, ce n'est pas au secteur public de financer seul l'innovation. L'industrie doit s'engager elle aussi en investissant davantage ", estime-t-il.

Le fait que les gouvernements et les centres de recherche fournissent la majeure partie des investissements contribuerait à entretenir un certain confort, voire une dépendance des PME vis-à-vis de la recherche universitaire, croit M. Leroux.

Cette timidité est lourde de conséquences. Alors que le Canada obtient un A pour l'éducation, il mérite un D et se classe 14e sur 17 pays en matière d'innovation, selon le Conference Board. Il occupe l'avant-dernier rang pour ce qui est du nombre de marques de commerce internationales déposées par million d'habitants. Selon une étude de HEC Montréal, le Québec, comparé à 20 pays membres de l'OCDE, se classe à l'avant dernier rang pour la croissance de sa productivité au cours des deux dernières décennies.

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