Des PME québécoises adoptent le freemium

Publié le 18/02/2012 à 00:00

Des PME québécoises adoptent le freemium

Publié le 18/02/2012 à 00:00

Un nouveau modèle, le freemium, est en train de transformer les entreprises offrant des services en ligne. Il repose sur une offre premium payante associée à un service de base gratuit. Il a fait le succès de Flickr, LinkedIn et Zynga, et profite à un nombre grandissant d'entreprises en tous genres. Les sociétés en démarrage, qui espèrent obtenir du capital de risque, l'embrassent presque toutes, et même des PME québécoises s'y mettent.

La montréalaise Gamerizon a commencé à expérimenter la gratuité dès le lancement de son premier jeu sur mobile, Chop Chop Ninja, lancé en février 2010. Ayant remporté un succès inespéré avec son premier jeu, Gamerizon a décidé de produire d'autres jeux Chop Chop. Certains d'entre eux se déclinaient en une version gratuite moins élaborée et une autre complète, à 0,99 $.

Lorsque les ventes ont commencé à décliner, l'entreprise a décidé de rendre certains jeux gratuits durant quelques jours : «Le nombre de téléchargements par jour était alors de 500 à 1 000 fois plus élevé. Après avoir rétabli le prix, le nombre de téléchargements baissait, mais les ventes se maintenaient à un niveau plus haut qu'avant la période de gratuité», explique Alex Sakiz, pdg de Gamerizon.

Bien que le freemium soit omniprésent dans le créneau des jeux sur mobile, cette approche peut fonctionner dans de nombreux contextes. Fundica, un site Internet mettant un répertoire des sources de financement à la disposition des entreprises, n'offrait jusqu'à tout récemment ses ressources qu'à ses abonnés. Lors de la mise en ligne du site Internet en janvier 2011, l'entreprise facturait à ses clients 500 $ par année pour accéder à ses ressources. Le nombre d'abonnements vendus étant décevant, le prix a rapidement été abaissé à 200 $, ce qui a entraîné une hausse rapide du trafic et du nombre d'abonnements.

Micheal Lee et son équipe ont par la suite amorcé une seconde réflexion sur la structure de prix de Fundica : «Nous pesions le pour et le contre de différents prix lorsque nous avons eu l'idée d'essayer le prix le plus concurrentiel qui soit, c'est-à-dire 0 $.» Ainsi, depuis décembre dernier, il est possible de consulter gratuitement le répertoire entretenu par Fundica. Toutefois, il faut toujours débourser 200 $ par année pour accéder aux différents formulaires, aux listes de personnes-ressources et à une heure de consultation téléphonique gratuite.

Une aberration économique ?

Micheal Lee se dit satisfait des résultats obtenus grâce à l'approche freemium : «Bien que ce soit tout nouveau, notre trafic a considérablement augmenté, et nous avons reçu des courriels d'institution financière qui veulent annoncer sur notre site», explique-t-il.

Même s'il a fait ses preuves, le modèle freemium est appelé à évoluer, estime pour sa part Alex Sakiz : «C'est un modèle très inefficace, qui échoue dans 98 % des cas à vendre quelque chose aux clients qui se présentent. Nous allons tenter de l'améliorer.»

Environ 15 millions de téléchargements après le lancement de la franchise, Gamerizon lancera d'ici quelques mois un nouveau jeu Chop Chop gratuit et entièrement financé grâce aux achats de biens virtuels. Ce sera le premier à embrasser le modèle qui a fait la fortune de Zynga et, malgré ses réticences, Alex Sakiz y croit sans réserve : «C'est le plus gros jeu Chop Chop sur lequel on a travaillé à ce jour.»

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