Des fruits plus tôt, plus longtemps

Publié le 22/06/2013 à 00:00

Des fruits plus tôt, plus longtemps

Publié le 22/06/2013 à 00:00

Soucieux d'en avoir plus pour leurs petits fruits, certains producteurs de fraises et de framboises investissent jusqu'à 20 % de leur chiffre d'affaires dans la R-D ainsi que dans l'achat d'équipements sophistiqués qui favorisent la culture de fruits de qualité.

C'est le cas de Louis Belisle, un avocat de formation qui a investi plus de 1,5 million de dollars dans la ferme familiale A. Belisle & Fils, de Saint-Eustache, qui emploie 250 personnes en été. Lui et ses frères Jean-Marc et Réjean, qui ont fait des études en administration et en électronique, ont mis au point au fil des ans des techniques de production pour commencer leur saison plus tôt. «Nos premières fraises arrivent généralement vers le 28 mai. Il y a 15 ans, la saison durait seulement trois semaines alors qu'aujourd'hui, nous pouvons l'étirer jusqu'à la mi-octobre.»

Certains fournisseurs européens et des pépiniéristes du Québec guident M. Belisle dans l'acquisition d'équipement. «On raffine notre production d'année en année. Durant l'hiver, par exemple, on bichonne nos fraises en les protégeant du froid au moyen de bâches, un équipement coûteux. Les plants de fraises sont reliés entre eux par des tubes qui les alimentent en eau et en engrais.»

Sur leur terre de 400 acres, les frères Belisle produisent plusieurs millions de kilogrammes de fraises, qui sont livrées par camion dans les marchés d'alimentation de Montréal, de Laval, de la Rive-Nord et de la Rive-Sud.

Des tunnels protecteurs

De son côté, l'agronome Louis Gauthier, directeur général de l'entreprise Les Fraises de l'Île d'Orléans, fut parmi les premiers au Québec à investir dans l'acquisition de tunnels qui ressemblent à des serres. «C'était en 2004. On a mis au point un premier prototype avec les Industries Harnois. Sans les tunnels, ce serait peine perdue de cultiver la framboise ici au Québec en raison de la rigueur de notre climat.»

Aujourd'hui, selon le MAPAQ, on dénombre 120 entreprises au Québec qui utilisent ce type d'abri, qui permet de protéger les légumes et les fruits contre les intempéries.

Les avantages sont multiples, dont la production de fruits de qualité supérieure. Cet équipement permet de réduire les pertes et de doubler, voire de tripler le rendement. «Depuis 1996, nous investissons 20 % de notre chiffre d'affaires dans la technologie. Le nombre d'employés est passé de 6 en 1986 à 70, durant les périodes de pointe», indique M. Gauthier.

De plus, son entreprise développe des projets de recherche avec les universités Laval, à Québec, et Guelph, en Ontario, pour améliorer la génétique des fraises et des framboises. Le but des chercheurs est de procéder au bon mélange de gênes afin de produire le meilleur fruit possible, qui se retrouvera plus tard dans les supermarchés du Québec.

Une chambre de coordination avec les épiceries

«Avant, il fallait se battre pour avoir notre place sur les tablettes des chaînes d'alimentation du Québec. Aujourd'hui, nous avons établi une chambre de coordination avec Metro, IGA et Provigo, qui vendent nos produits», explique Louis Bélisle, aussi vice-président de l'Association des producteurs de fraises et framboises du Québec.

L'organisme, qui existe depuis 2004, permet de créer des conditions favorables à la mise en marché des fraises et des framboises, en aidant à faire des promotions croisées, par exemple. Elle regroupe deux représentants de chaque chaîne en plus des producteurs, et se réunit quelques fois par année.

Une rumeur circulait selon laquelle Walmart se joindrait au consortium. Pour l'instant, le géant a conclu «deux ententes directement avec des producteurs de fraises et de framboises», a affirmé Alex Roberton, porte-parole de l'entreprise.

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