Cote 100 : 25 ans, un contexte similaire

Publié le 15/09/2012 à 00:00

Cote 100 : 25 ans, un contexte similaire

Publié le 15/09/2012 à 00:00

Tandis qu'elle célèbre ses 25 ans de fondation, l'équipe de la société de gestion de portefeuille Cote 100 reste convaincue que les Bourses sont la meilleure façon de s'enrichir à long terme.

Qui s'en surprendrait ? Son fondateur, Guy Le Blanc, et éditeur de la première et toujours unique lettre financière francophone en Amérique du Nord, osait déjà le dire au lendemain du krach de 1987. À l'époque, comme au lendemain du krach de 1928, rares sont ceux qui en disaient autant.

Un quart de siècle plus tard, au moment où le pessimisme des investisseurs ressemble étrangement (après des années d'anémie boursière) à celui qui prévalait au moment où Cote 100 naissait en 1988, son fils aîné devenu président, Philippe Le Blanc, le pense encore.

« Nous sommes, dit-il, dans un processus de désendettement et dans une ère d'austérité qui va probablement durer cinq, peut-être même dix ans. Globalement, le contexte ne semble pas propice aux bons rendements. »

« Pourtant, ajoute-t-il, des entreprises comme McDonald's, Colgate, Saputo et Alimentation Couche-Tard continuent de performer. Et comme une marée d'investisseurs a perdu confiance dans les marchés, les évaluations sont très raisonnables. Bref, il y a de l'argent à faire à la Bourse pour l'investisseur qui sait être sélectif. »

Venant de votre beau-frère, ce commentaire serait à prendre avec un grain de sel. Mais lorsqu'il est prononcé par Philippe Le Blanc, le président d'une firme à qui on a pu reprocher jadis de pécher par excès de conservatisme, il mérite l'attention.

L'approche

Puisant le gros de sa clientèle à l'extérieur de Montréal, l'entreprise de Saint-Bruno se considère aujourd'hui non plus comme une société de gestion de fonds institutionnels, mais comme une « boutique de gestion privée » qui, à la manière des hôtels-boutiques, mise sur le service ultra-personnalisé où l'investisseur est roi.

« Selon les clients, nous pouvons décider de gérer autant des portefeuilles d'obligations que des portefeuilles de croissance. Et à la différence importante de ce que l'on retrouve dans les banques, nos clients peuvent parler aux gestionnaires. »

Cote 100 appuie ses recommandations et ses décisions d'investissement sur un système maison éponyme, élaboré par le paternel (aujourd'hui âgé de 67 ans). Celui-ci s'est inspiré des méthodes fondamentales de grands investisseurs, tels Benjamin Graham, John Templeton et Warren Buffet.

Cette méthode, dont la recette demeure secrète, permet d'évaluer les sociétés selon 17 critères fondamentaux, regroupés en trois catégories : santé financière, performance et évaluation en Bourse. Cote 100 a la prétention de déceler sur les marchés les aubaines à risque minimum susceptibles de s'apprécier à long terme.

Cette discipline de gestion lui a valu plus d'une fois d'être à contre-courant des tendances de l'heure et d'éviter bien des écueils. Pensons à la bulle techno, qui n'a pratiquement pas touché les portefeuilles de Cote 100, à la fin des années 1990.

« Les Nortel et CGI de l'époque, de même que les fiducies de revenu des années 2000 n'ont jamais été prises en considération, se félicite Philippe Le Blanc. Outre les entreprises technologiques, celles qui oeuvraient dans des secteurs réputés cycliques, comme Transat, ou liées aux ressources naturelles ont été également écartées, malgré les forts gains enregistrés ces dernières années.

Un pépère dans la jungle ?

« On nous a souvent traités de pépères, tout comme Warren Buffet a été qualifié de dinosaure. On se voit davantage comme des investisseurs que comme des gestionnaires à la recherche de gains vite faits, nuancet-il. Mais en fin de compte, les résultats montrent que nous avons eu le plus souvent raison. »

Depuis 1988, le portefeuille réel de la Lettre financière Cote 100 a produit un rendement annuel de 10,7%. Une somme de 100000$ investie dans ce même portefeuille en septembre 1988 vaudrait aujourd'hui 1227074$, évalue le jeune président de 41 ans. C'est douze fois plus que sa mise d'origine.

L'entreprise y est parvenue grâce à une série de décisions, des bonnes comme des mauvaises. Avec le recul, Cote 100 estime que 30 % de ces recommandations ont produit de bons rendements (15 à 20% par année) et que 20% se sont révélées perdantes. Le reste des recommandations aurait soit produit des gains ou pertes modestes, soit été des « pertes de temps ».

Après 25 ans, Bombardier représente le meilleur coup de Cote 100. Après l'avoir achetée à 0,69$ l'action en septembre 1988, elle l'a vendue à 24,18$ en août 2001, soit quelques jours avant que ne s'écroulent les marchés en septembre 2001. La décision lui a permis d'enregistrer un rendement record de 3417%, ou de 32% de rendement annuel composé !

Alimentation Couche-Tard a également été payante. Depuis son achat initial à 6,19$ l'action, en janvier 2002, le titre a grimpé de 700%, produisant un rendement annuel composé de 22%. Aujourd'hui, Couche-Tard se négocie à plus de 49$ et fait toujours partie du portefeuille de Cote 100.

Des erreurs pour grandir

Au chapitre des erreurs, le président de Cote 100 en avoue trois types. Les erreurs de choix (Counsel, Semi-Tech, Mazarin), des erreurs d'omission (Dollarama, Tim Hortons) et des erreurs d'empressement (Lassonde, Metro et Quincaillerie Richelieu).

« Nous avions acheté les actions de Lassonde à 3,91$ chacune en juillet 1990. Nous les avons vendues à 13,50$ en juillet 2000, après son échec en Chine. Le titre vaut près de 75$ aujourd'hui, soit cinq fois plus... Bref, nous avons vendu Lassonde trop rapidement et pour les mauvaises raisons. »

Cote 100 prend acte de ses erreurs et apprend de celles-ci. Depuis février 2008, le portefeuille de la Lettre financière Cote 100 a crû de 65%, tandis que le S&P/TSX a chuté de 13% pendant la même période.

Des suggestions

Par les temps qui courent, Philippe Le Blanc apprécie particulièrement Enghouse Systems, fabricant de logiciels spécialisé dans les télécommunications (13,50 $), Home Capital Group (51,80$), un spécialiste des hypothèques non-traditionnelles, et MacDonald Dettwiler (58,35$), le fabriquant du bras canadien. Home Capital et Macdonald Dettwiler sont considérées comme des leaders dans leur domaine. M. Le Blanc considère leur évaluation raisonnable compte tenu des profits prévus d'ici la fin de l'année.

Les meilleurs coups de Cote 100

Rendement total / Rendement annuel composé1

Bombardier 3417% / 32%

Home Capital 1033% / 26%

Couche-Tard 701% / 22%

Saputo 457% / 16%

FX 2000/Softkey 245% / 103%

Lassonde 245% / 13%

1 Rendements, sans tenir compte des versements à titre de dividendes.

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