Ce qui freine nos PME à l'international

Publié le 11/05/2013 à 00:00

Ce qui freine nos PME à l'international

Publié le 11/05/2013 à 00:00

Blocage culturel, structure industrielle défavorable, capital-risqueurs frileux... Ce sont les trois hypothèses avancées par KPMG-SECOR pour expliquer pourquoi nos PME ne sont pas assez présentes à l'international.

«Lorsqu'on les sonde, les PME québécoises disent avoir les compétences et la volonté de s'internationaliser dans une plus grande proportion que la moyenne canadienne. Mais, dans les faits, elles sont moins actives à l'international que celles des autres provinces !» dit Oona Stock, associée chez KPMG-SECOR. Elle est responsable d'un sondage en cours auprès des PME pour mieux comprendre cette problématique, à l'occasion du Focus stratégique 2013 de la firme.

Selon KPMG-SECOR, 13 % des PME québécoises sont actives à l'international (exportation, importation ou fabrication à l'étranger) comparativement à 19,5 % dans le reste du Canada. Un retard qui inquiète d'ailleurs une quarantaine de personnalités d'affaires, qui signaient récemment une lettre ouverte pour déplorer cette situation (voir «L'internationalisation des PME Québécoises doit s'accélérer», sur LesAffaires.com).

KPMG-SECOR soupçonne d'abord un problème culturel. «Le Québec s'est tourné plus tardivement vers l'international que d'autres sociétés comme la Suède», explique Mme Stock. La maîtrise insuffisante de l'anglais par les entrepreneurs, surtout en région, pourrait aussi expliquer leur réticence à internationaliser leurs activités.

Par ailleurs, le Québec ne compte tout simplement pas assez d'entreprises de taille moyenne. «Ce sont pourtant ces sociétés qui ont le plus de facilité à se lancer sur les marchés internationaux», rappelle l'associée de KPMG-SECOR. L'enjeu est d'autant plus important que le nombre de ces moyennes entreprises est en déclin au Canada, selon une récente étude de la Banque de développement du Canada (BDC).

Enfin, KPMG-SECOR estime que l'écosystème financier dans lequel évoluent les PME québécoises n'est pas assez dynamique. Les capital-risqueurs et les institutions financières seraient non seulement réticents à soutenir les entreprises dans leur projet à l'international, mais ils ne leur prodigueraient pas assez de conseils stratégiques pour les y aider.

L'avenir est sur les marchés étrangers

Même si KMPG-SECOR n'aura l'heure juste qu'à l'automne sur les causes de la sous-internationalisation des PME québécoises, les ténors de l'industrie constatent d'ores et déjà qu'elles doivent être plus actives sur les marchés étrangers.

«Dans les 15 à 20 prochaines années, les occasions d'affaires seront sur les marchés internationaux, pas au Québec !» croit Simon Prévost, président des Manufacturiers et exportateurs du Québec.

Même sentiment d'urgence chez Pierre Cléroux, économiste en chef et vice-président de la BDC. «Non seulement faut-il davantage internationaliser nos PME, mais celles-ci doivent cibler les marchés émergents», dit-il, en précisant que 80 % du PIB mondial en 2011 venait de pays comme la Chine et non d'économies développées.

Martine Hébert, vice- présidente pour le Québec de la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante, affirme que les gouvernements doivent mieux faire connaître les outils pour aider les PME à s'internationaliser, comme Export Québec. «Le financement et les contraintes réglementaires sont aussi des obstacles à l'internationalisation des PME», dit-elle.

Le nombre d'entreprises exportatrices au Québec a reculé de 10 % de 2006 à 2009 (statistique la plus récente), passant de 11 884 à 10 681 établissements. Source : Ministère des Relations internationales, de la Francophonie et du Commerce extérieur

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