Au récent tableau de chasse de Sophie Lamonde : l'acquisition d'Astral par Bell. Rien d'une transaction simple. Avec le bataillon d'avocats qui a pris part à l'opération, la jeune trentenaire a dû jongler avec de nombreuses conditions, dont l'approbation du CRTC et du Bureau de la concurrence.

«Chacune de ces considérations a eu un impact important lors de la négociation de la convention d'achat», précise Mme Lamonde. La transaction est l'une des plus passionnantes auxquelles elle a participé, dit-elle. Cette associée du cabinet Stikeman Elliott et mère de deux jeunes enfants - dont un nouveau-né - vient d'entrer au palmarès des «40 avocats de moins de 40 ans en fusions et acquisitions» de la publication spécialisée The M&A Advisor.

La diplômée de l'Université McGill rêvait de devenir avocate plaidante. Mais c'est dans le domaine des fusions et acquisitions qu'elle a trouvé des défis à sa mesure. «J'aime le fait que les deux parties souhaitent parvenir à une entente. En cas de divergence d'opinions, il est donc plus facile de trouver un compromis», indique-t-elle.

Au fil des ans, elle a préparé des dossiers relevant, entre autres, du commerce de détail, des biotechnologies et des produits pharmaceutiques. «Pour réussir une transaction, il faut prendre le temps de bien comprendre les rouages de l'industrie dans laquelle le client travaille.»

Se fixer des limites

La pratique en fusions et acquisitions est à la fois stimulante et exigeante. Avant de prendre un congé de maternité, Mme Lamonde apportait régulièrement des dossiers à la maison afin de travailler quelques heures pendant que sa fille dormait. La trentenaire estime d'ailleurs que le principal défi pour les avocats qui débutent dans le domaine des fusions et acquisitions est de savoir se fixer des limites.

«La nouvelle génération semble avoir plus de facilité à revendiquer un équilibre entre la vie professionnelle et la vie personnelle.»

Une relève de grande qualité

Martine Guimond, qui pilote le groupe de pratique sur le financement des entreprises et les fusions et acquisitions chez Gowlings, observe elle aussi que les avocats de la relève sont moins enclins à travailler jusqu'à tard en soirée. Toutefois, à l'occasion, ils acceptent de fournir un effort supplémentaire.

«La génération Y nous oblige à revoir la façon dont nous répartissons le travail. Ainsi, plutôt que d'affecter une seule recrue à un dossier, nous en affecterons peut-être trois», dit-elle.

Mme Guimond se dit impressionnée par la qualité de la relève. «Les candidats d'aujourd'hui sont très ouverts sur le monde. Certains ont fait une partie de leurs études à l'étranger, et la plupart parlent deux, voire trois langues. Dans le domaine des fusions et acquisitions, c'est un atout considérable, puisque nous effectuons de plus en plus de transactions transfrontalières.»

Sophie Lamonde souligne pour sa part que les jeunes de la génération Y - dont elle fait partie - ont aussi une aptitude naturelle pour le travail d'équipe.