Attention, écueils financiers

Publié le 10/10/2009 à 00:00

Attention, écueils financiers

Publié le 10/10/2009 à 00:00

Par Pierre Picard

La pire erreur que puisse commettre un entrepreneur en transmettant son entreprise à la relève est d'y laisser tout son argent, dit Michel Bundock, directeur général du Groupement des chefs d'entreprise.

Pourtant, une majorité d'entrepreneurs tombent dans le piège de financer une trop grande partie de l'acquisition en accordant un crédit vendeur (balance de vente) à l'acquéreur, déplore-t-il.

"Il ne faut pas que le fonds de retraite de l'entrepreneur soit l'entreprise, dit-il. Le fondateur doit idéalement avoir de l'argent pour lui hors de l'entreprise."

Celui-ci conseille donc aux entrepreneurs de placer de 10 à 15 % de leurs profits dans un bas de laine afin de se sécuriser financièrement.

Il faut aussi établir clairement des stratégies de transfert ou de vente des droits dans l'entreprise, conseille Gaétan Veillette, fellow administrateur agréé et planificateur financier.

Les stratégies fiscales les plus courantes liées au transfert d'entreprise sont le gel successoral, le don et le rachat d'actions par la société, rappelle-t-il.

Le financement du transfert à la relève peut se faire par une entente financière parent-enfant, un prêt privé, du capital de risque ou un programme d'options d'achat d'actions.

COMMENT ASSUMER UN NOUVEAU RÔLE DANS L'ENTREPRISE ?

Le plus grand obstacle à la réussite de la relève est le dirigeant qui hésite à céder sa place. Pour faciliter la transition, il doit s'imaginer dans un nouveau rôle.

"Il peut, par exemple, occuper le poste de président du conseil, ce qui lui permet d'être présent dans l'entreprise un ou deux jours par semaine et de demeurer engagé dans le développement des affaires et les finances", conseille Michel Bundock, directeur général du Groupement des chefs d'entreprise.

Le dirigeant sortant peut aussi occuper le rôle d'ambassadeur de l'entreprise lors de différents événements publics, comme des tournois de golf et des soupers-bénéfice.

Des projets spéciaux

L'approche qui gagne du terrain dans les PME, c'est que le propriétaire sortant s'occupe de projets spéciaux selon un mandat bien précis, comme coordonner les démarches en vue de l'obtention d'une certification à une norme internationale, dit Brahim Allali, professeur de management à HEC Montréal.

Autre rôle promu à un bel avenir, selon M. Allali : le prédécesseur peut devenir le gestionnaire du patrimoine privé de la famille.

"L'entrepreneur qui vend à un successeur peut créer une société de placement dans le but de gérer les investissements de l'entreprise, explique-t-il. Les représentants familiaux siègent au conseil d'administration de cette société. Cette pratique est en forte demande."

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