BLOGUE. 2012 va être une année excitante pour tous ceux que la politique internationale intéresse avec l'élection des présidents (présidentes ?) de nos deux principaux partenaires, les États-Unis (en novembre) et d'abord la France (premier tour le 22 avril, deuxième tour le 6 mai si nécessaire). Pendant que le Président Obama essaie de se sortir d'une situation économique difficile, les Français sont plus fascinés par la saga de Dominique Strauss-Kahn, ancien favori à la course, qui peut encore jouer les trouble-fêtes à en croire l'attention que son retour en France suscite. Comme l'a signalé mon ami Richard Thibault, le New York Times compare l'attention médiatique de ce retour à la visite d'un pape, même s'il n'a pas embrassé le tarmac de l'aéroport Charles-de-Gaulle.
Le comportement de DSK et les conséquences sur la vie politique française seront intéressant à suivre sur trois plans : ses explications sur ce qui s'est passé à New York et ses rapports avec les femmes, ses démélés avec la justice en France et les suites de la poursuite civile de Nafissatou Diallo aux États-Unis, et surtout son influence politique. Va-t-il s'excuser publiquement de sa propension à "sauter sur tout ce qui bouge" qui accompagne maintenant sa réputation et promettre de s'amender ou niera-t-il tout simplement les faits sur lesquels reposaient son accusation ? Sans procès, on ne saura jamais vraiement ce qui s'est passé.
Le plus intéressant sera le rôle qu'il va jouer dans la prochaine année sur la politique française. En plus d'embarrasser ses alliés du Parti socialiste, son retour oblige tout un chacun à un drôle de gymnastique : reconnaître à la fois son compétence économique indéniable (à un moment où la France comme plusieurs pays européens traverse une tempête économique) et le considérer comme un acteur-clé du pouvoir en France (au moins ministrable dans un prochain gouvernement), tout en prenant ses distances sur ses comportements vis-à-vis les femmes, ce que même son alliée la plus proche, Martine Aubry (la première secrétaire du Parti socialiste) a fini par faire. En fin de compte, les électeurs auront, comme toujours, le dernier mot.
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À propos du blogue : "Motulsky" :
Titulaire de la Chaire de relations publiques et communication marketing de l’UQAM et co-auteur du livre « Comment parler aux médias », Bernard Motulsky possède une vaste expérience dans le domaine de la communication et des relations publiques. Il a été successivement rédacteur, journaliste, professeur, consultant et cadre en communication, il agit maintenant comme commentateur, consultant et conférencier. Il nous fait part de ses observations sur le monde des communications et des médias.
