DSK, ACCOR, FMI, NYPD

Publié le 17/05/2011 à 06:00, mis à jour le 23/05/2011 à 17:40

DSK, ACCOR, FMI, NYPD

Publié le 17/05/2011 à 06:00, mis à jour le 23/05/2011 à 17:40

Coup de tonnerre dans le ciel enfin bleu de samedi dernier avec l'arrestation de DSK (Dominique Strauss-Kahn pour les rares qui ne le savent pas encore). D'abord l'incrédulité (c'est juste une rumeur), puis la stupeur ("je suis bouleversée" dixit Ségolène Royal), enfin la machine médiatique qui s'emballe progressivement : dans la nuit de samedi à dimanche, peu de médias français avaient mis l'information sur leur site - équipes réduites de fin de semaine et encore plus dans la nuit du samedi au dimanche. Mais, dès dimanche matin, ce fut la véritable folie et surtout, la course à l'information, la course au "contenu". D'abord des éléments strictement factuels : de quoi s'agit-il exactement, quelles accusations sont portées, quelles sont les prochaines étapes. Puis les commentaires : il est connu pour son attitude vis-à-vis des femmes, c'est un coup monté (ça vient juste après l'affaire de la Porsche), on croit ou on ne croit pas à sa possible culpabilité. Et le suspens continue toute la journée de dimanche : comparaitra - comparaitra pas ? Une foule de journalistes fait le pied de grue devant le palais de justice en attendant une probable comparution. Et finalement LA photo : DSK menotté entre deux policiers. Lundi midi, la juge (sans doute échaudée par l'affaire Roman Polanski, l'arrestation dans un avion juste avant le décollage et la gravité des accusation) décide de ne pas courir le risque d'échapper DSK et de le maintenir en prison au moins jusqu'à vendredi. Fin du premier chapitre.

Beaucoup de travail pour beaucoup de communicateurs et des enjeux variés

Pour DSK et ses proches, l'enjeu principal est de maintenir un doute solide sur la validité des accusations et donc - qu'il s'agisse de sa femme, de ses avocats, de ses amis politiques - de faire valoir tout ce qui peut concourir à discréditer l'accusation. La plupart des commentateurs politiques de gauche (du même bord que DSK) ont mis l'accent publiquement sur la présomption d'innocence.

Pour ACCOR, l'entreprise propriétaire du Sofitel où les événements ont eu lieu, à la fois une formidable publicité (combien de mentions à travers le monde sur le "prestigieux" hôtel de New York - qui peut ainsi faire concurrence au Waldorf Astoria comme icone de New York), mais des allégations qui peuvent lui faire du tort. En particulier, on a mis en cause les liens d'ACCOR avec la Présidence française, qui aurait permis de préparer un coup monté avec l'aide de la femme de ménage, hypothèse rapidement démentie par la chaîne (il s'agit d'une employée très bien côtée), et un député français (Bernard Debré) est allé jusqu'à dire que l'hôtel avait déjà couvert des agissements semblables de DSK dans le passé (ce que Sofitel a nié). Il ne fait pas toujours bon d'être associé à un scandale...

Pour le FMI (Fonds monétaire international), le plus urgent a été de limiter l'impact négatif de l'arrestation de son numéro un sur ses opérations et sa crédibilité. Il s'est limité à une déclaration laconique dimanche : “The IMF remains fully functioning and operational” (le FMI demeure entièrement opérationnel), tout en gérant l'intérim et en attendant la suite des choses.

Le service de police de New York (NYPD) a été à la source de toute l'affaire : en lançant le mandat d'arrêt bien sûr, mais également en diffusant dès samedi plusieurs informations appuyant leur action. Par exemple, la nature des accusations, le départ précipité de l'hôtel, les preuves d'ADN. Ils sont à risque si l'accusation venait à tomber, ce qui n'est sûrement pas pour demain matin.

Enfin, il y a eu des dommages collatéraux : la victime d'abord qui est victime et dont on parle bien peu, que l'on ne voit pas et sur laquelle circule des rumeurs variées (elle serait portoricaine ou sénégalaise) sans qu'on ne sache grand chose.

La France est sans doute la plus grande victime en termes d'image : pour une fois qu'un Français occupait un poste majeur dans la finance internationale, l'affaire ouvre grand la porte à tous les préjugés anti-français, toujours présents aux États-Unis si l'on se souvient de l'effet du refus de la France de participer à la guerre en Irak et du boycott de certains produits français. Et leur réputation de coureurs de jupons n'en sort que renforcée.

Cette affaire me fait penser à l'affaire O.J. Simpson en ce qui concerne sa couverture médiatique : en juin 1994, après la découverte du cadavre de sa femme et de son ami, le joueur de football et acteur connu est activement recherché. à 18h45, sa voiture (une Ford Bronco blanche) est repérée sur l'autoroute. Pendant deux longues heures, toutes les stations de télévision ont suivi en direct cette voiture blanche sans trop savoir ce qui se passait ni exactement qui était dedans, ouvrant la porte à toutes les rumeurs, tous les commentaires et toutes les discussions. Dans le cas DSK, on s'est retrouvé encore une fois devant une affaire fascinante, mystérieuse et avec bien peu de réponses aux questions que nous nous posions. Aujourd'hui, depuis deux jours, un nombre phénoménale de commentaires, de points de vue, de rumeurs ont pu trouver leurs places pas uniquement sur Twitter, mais également dans les médias les plus sérieux.

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