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La plateforme de prêts en ligne LendingClub s'enfonçait mardi à Wall Street, plombée par l'aggravation de sa crise de gouvernance ayant contribué au creusement de ses pertes au deuxième trimestre.
Le titre perdait 6,05% à 4,50 dollars dans les premiers échanges à Wall Street. Il s'est écroulé de 70% comparé à son prix d'introduction (15 dollars) de décembre 2014.
Lundi, le groupe, fondé par le Français Renaud Laplanche en 2007, a annoncé une perte nette de 81,4 millions de dollars entre avril et juin, contre un déficit de 4,1 millions un an plus tôt.
Cette mauvaise performance traduit les difficultés de la star déchue du système bancaire alternatif à attirer de nouveau les investisseurs, après le limogeage avec fracas, le 9 mai, de M. Laplanche pour avoir dissimulé au conseil d'administration un investissement personnel dans le fonds Cirrix Capital, client de la "Fintech".
Cette crise de gouvernance s'est aggravée lundi avec l'annonce de la démission de la directrice financière Carrie Dolan, qui sera remplacée par Bradley Coleman, le comptable maison.
Mme Dolan avait rejoint LendingClub il y a six ans et faisait partie des premiers employés du groupe.
Pour tenter de rassurer la communauté financière, LendingClub a annoncé la nomination comme membre indépendant du conseil d'administration de Timothy Mayopoulos, le patron de l'organisme de refinancement de prêts hypothécaires Fannie Mae.
LendingClub fait l'objet d'enquêtes du département de la Justice (DoJ) et de la SEC, le gendarme de la Bourse.
Se présentant au départ comme un marché de prêts - mettant en rapport à l'origine un emprunteur et un investisseur via les nouvelles technologies d'où leurs noms de prêts entre pairs (peer to peer) -, les plateformes de prêts en ligne se sont tournées vers les investisseurs professionnels (hedge funds, courtiers, grandes banques, gérants de fonds...) pour leur vendre des prêts sous la forme de produits financiers complexes.
C'est l'un de ces prêts complexes de 3 millions de dollars vendu en mars au courtier new-yorkais Jefferies, antidaté par LendingClub et passant outre des clauses entre les deux parties, qui a causé le départ précipité de M. Laplanche à la demande de son conseil d'administration.
La crise chez LendingClub teste le modèle économique des plateformes de prêts en ligne ayant surfé après la crise de 2008 sur la méfiance des consommateurs vis-à-vis des banques traditionnelles.
«La bonne nouvelle est que le deuxième trimestre est derrière nous», a tenté de rassurer Scott Sanborn, qui a succédé à Renaud Laplanche en juin.
Il a indiqué que 15 des 20 plus gros prêteurs de la plateforme, notamment Jefferies, étaient désormais de retour.
