Le président et chef de la direction de Cogeco Câble, Louis Audet, s'est une fois de plus impatienté devant les questions incessantes sur la filiale portugaise de l'entreprise, Cabovisao, vendredi, soutenant que la situation se redressait lentement.

"L'accent mis sur cette question est complètement hors de proportion", a lancé M. Audet à un analyste au cours de la téléconférence tenue pour commenter les résultats du quatrième trimestre. L'analyste rappelait que certains investisseurs redoutent une recrudescence des dépenses en immobilisations au Portugal, qui pourrait nuire aux résultats de Cogeco Câble.

"Cela ne devrait pas être une préoccupation pour les investisseurs à ce moment-ci", a insisté le dirigeant, qui exclut toujours de se départir de la filiale à moyen terme, malgré les rumeurs persistantes à cet effet.

"Nous ne ferons pas de choses stupides", a-t-il lâché, en répétant que Cogeco voit dans Cabovisao une importante source de croissance future.

Depuis que Cogeco Câble a acquis Cabovisao, en 2006, Louis Audet se débat avec les analystes pour justifier le bien-fondé de l'acquisition. Mais vendredi, le ton a monté d'un autre cran.

"Nous devons en finir avec l'intensité excessive des commentaires à propos d'un investissement qui occupe désormais une place relativement plus petite dans notre portefeuille", a sommé M. Audet, en rappelant qu'en avril, Cogeco avait radié de ses livres 60 pour cent de la valeur de Cabovisao, soit 400 millions $.

Le pdg a estimé que le plan de redressement mis en place au printemps pour Cabovisao, qui se fonde sur une augmentation de la publicité et des promotions, commençait à porter ses fruits. Cabovisao a gagné 20 430 clients pour ses différents services au quatrième trimestre, alors qu'il en perdait depuis plusieurs mois.

La stratégie n'a toutefois eu aucun impact sur les revenus de Cabovisao, qui ont continué de plonger, cette fois-ci de 18,6 pour cent, à 52,2 millions $. À cause des promotions et d'une hausse des créances irrécouvrables, le bénéfice d'exploitation a chuté encore plus, de 57,9 pour cent, pour s'établir à 10,5 millions $, alors que la marge d'exploitation est passée de 38,9 à 20,1 pour cent en un an.

Au Canada, Cogeco Câble fait face à l'arrivée à maturité de plusieurs services, la télévision numérique et la téléphonie notamment. Ainsi, 27 740 clients ont opté pour de nouveaux services de Cogeco au quatrième trimestre, contre 42 909 l'an dernier.

Des hausses tarifaires et l'acquisition de Toronto Hydro Telecom, en juillet 2008, ont aussi contribué à la hausse de 15,8 pour cent des revenus au Canada, qui ont atteint 255,6 millions $. Le bénéfice d'exploitation a pour sa part bondi de 44,2 pour cent à 140 millions $, en raison notamment d'un gain de 19,8 millions $ lié à des droits de licence.

Louis Audet ne s'est pas montré préoccupé par l'acquisition par le géant Shaw Communications, cet été, de Mountain Cablevision, présent dans la région de Hamilton, en Ontario, non loin d'une partie du réseau de Cogeco. Il a laissé entendre que Shaw avait payé trop cher pour l'entreprise familiale.