Les entreprises technologiques réfléchissent à leur programme d'actions

Publié le 29/08/2022 à 07:45

Les entreprises technologiques réfléchissent à leur programme d'actions

Publié le 29/08/2022 à 07:45

Par La Presse Canadienne

Plusieurs entreprises du secteur des technologies, comme Shopify, ont licencié plusieurs employés suivant le renversement des tendances économiques. (Photo: La Presse Canadienne)

Toronto — L’instabilité qui frappe le secteur des technologies fait réfléchir les entreprises qui doivent songer à examiner les programmes d’actions offerts aux employés.

Par exemple, le prix de l’action de Shopify, une entreprise d’Ottawa, a perdu environ 80% de sa valeur après avoir atteint un sommet de 222,87 $ à la fin de 2021.

«Si on est dans la jeune vingtaine et qu’on n’a jamais travaillé au sein d’une entreprise en démarrage, on devait se dire qu’on pouvait se payer un chalet, et là, tout a dégringolé au bout de quelques mois. Ça peut être assez renversant», note Chris Albinson, chef de la direction chez Communitech.

Le renversement des tendances à l’échelle planétaire a refroidi l’enthousiaste des investisseurs.

Plusieurs entreprises du secteur des technologies, comme Shopify, Netflix, Wealthsimple et Clearco, ont réagi en licenciant plusieurs employés et en prévenant leur personnel que cette nouvelle frugalité vise à amoindrir les répercussions d’une possible récession.

Cette transition a dû faire tourner bien des têtes parmi ces travailleurs habitués à des conditions de rêve.

«Il y a un an, on aurait pu recruter quelqu’un en lui offrant un faible salaire de base et un nombre élevé d’actions de l’entreprise. Je ne crois pas que ce soit le cas aujourd’hui», souligne Natalie Romero, qui a travaillé chez Shopify pendant quatre ans avant d’être licenciée à l’instar d’environ 1000 collègues en juillet.

«Les actions ne sont pas aussi attirantes qu’elles l’ont déjà été», ajoute-t-elle. 

Shopify semble l’avoir réalisé. Son «nouveau système de récompense» donnant le choix aux employés de choisir entre de l’argent ou des actions entrera en vigueur le 1er septembre, indique une porte-parole de l’entreprise, Jackie Warren.

D’autres sociétés pourraient bien emboîter le pas.

La société Think Research envisage de modifier sa politique d’offrir des actions depuis plus d’un an. Sachin Aggarwal, son chef de la direction, croit que cela permettra à l’entreprise de «mieux se défendre sa place dans le marché».

De grands noms comme Google et Amazon sont si présents à l’échelle planétaire qu’ils peuvent offrir de meilleurs salaires pour recruter ou retenir des employés. Cette liquidité n’est pas nécessairement l’apanage des plus petites entreprises comme Think Research qui doivent miser sur leurs actions pour attirer des travailleurs talentueux.

Et quand le marché bascule, l’offre n’est pas aussi irrésistible.

«Quand le prix de l’action monte, la perception que l’on a de votre valeur boursière s’améliore. Et quand votre action recule, la perception recule aussi parmi les employés qualifiés», constate M. Aggarwal.

Et certains acteurs ont dû regretter leurs investissements dans des entreprises du secteur des technologies. Ainsi, Power Corporation avait acquis 24% des parts de la société Wealthsimple. La valeur de cette participation était de 925 millions de dollars en mars. Aujourd’hui, elle a décru à 492  M$.

«Certains investissent dans des entreprises en phase de consolidation comme si elles croissaient au même rythme qu’à leur début. C’était probablement irréaliste en rétrospective, estime Nic Beique, fondateur de la firme Helcim. On constate actuellement une période de contraction et réévaluation. Cela amène les entreprises à réfléchir sur leurs programmes d’action et d’examiner leurs métriques.»

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