La fusion nucléaire est peut-être plus proche que vous ne le pensez

Publié le 01/11/2022 à 15:10

La fusion nucléaire est peut-être plus proche que vous ne le pensez

Publié le 01/11/2022 à 15:10

Il y a seulement 15 ans, la production d’électricité à partir de la fusion nucléaire était encore considérée comme un mirage. (Photo: 123RF)

Selon Pitchbook Data, l’énergie solaire constitue la catégorie dominante du domaine de la création d’énergie propre, attirant plus de la moitié de tous les investissements en capital-risque depuis 2015. Sur cette période, l’énergie de fusion nucléaire a attiré à peine un cinquième des investissements — jusqu’en 2021. Mais en septembre de cette année-là, la part de l’énergie de fusion dans les capitaux levés est passée à 35%.

À ce jour, sur les 42 startups que Pitchbook identifie dans le domaine de la fusion nucléaire, seule une poignée s’est taillé la part du lion en termes de capitaux. Commonwealth Fusion Systems est en tête avec 2,06 milliards de dollars US (G$US) de capitaux levés à ce jour, suivie de TAE Technologies, avec 1,35 G$US. Cinq autres entreprises ont levé des montants supérieurs à 100 millions $US (M$US), selon le dernier rapport de la Fusion Industry Association. Helion Energy a levé 577 M$US, General Fusion, 300 M$US, Tokamak Energy, 250 M$US, et ENN et ZAP Energy, 200 M$US chacune. Le total des capitaux levés à ce jour s’élève à 4,86 G$US.

Aujourd’hui, l’énergie de fusion est considérée comme l’une des technologies clés capables de nous mener vers un avenir net zéro, l’Association internationale de l’énergie atomique la classant «parmi les sources d’énergie les plus respectueuses de l’environnement». Le Conseil canadien de l’énergie de fusion énumère quelques-uns des principaux avantages de la fusion : disponibilité illimitée du combustible, rapport et densité énergétique le plus élevé, et impact environnemental minimal avec «aucune production continue de déchets radioactifs».

 

Du mythe à la réalité

Il y a seulement 15 ans, la production d’électricité à partir de la fusion nucléaire était encore considérée comme un mirage. C’était le «mythe de la fusion», écrivait en 2007 dans un article de Project Syndicate le physicien Sébastien Balibar, alors directeur de la prestigieuse institution de recherche CNRS en France. «Si la fusion doit un jour fonctionner dans les centrales électriques industrielles, cela prendra de nombreuses décennies», écrivait le physicien. Les prévisions les plus optimistes ne la voyaient pas advenir avant 2050.

Mais aujourd’hui, cette prévision a été considérablement revue à la baisse. Dans son enquête demandant «quand la première centrale à fusion fournira-t-elle de l’électricité au réseau ?», la FIA a constaté que 18 entreprises sur les 27 qui ont répondu voyaient la chose se produire entre 2025 et 2035. Quatre d’entre elles ont déclaré que ce serait avant 2030.

Dans son article, Sébastien Balibar identifiait trois obstacles presque insurmontables : la production du tritium nécessaire à l’échelle industrielle qui requiert des méthodes «qui restent à inventer» ; les particules alpha produites dans la réaction de fusion qui doivent être nettoyées, ce que personne n’a encore réussi à faire ; et la nature potentiellement explosive des émissions de neutrons qui doit être élucidée.

 

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