Pénurie de main-d'oeuvre: le Canada peine à intégrer tous les nouveaux travailleurs

Publié le 22/01/2024 à 07:30, mis à jour le 22/01/2024 à 07:42

Pénurie de main-d'oeuvre: le Canada peine à intégrer tous les nouveaux travailleurs

Publié le 22/01/2024 à 07:30, mis à jour le 22/01/2024 à 07:42

Par Catherine Charron

Les étudiants et les nouveaux diplômés ont le plus contribué à la hausse du taux de chômage selon RBC. (Photo: 123RF)

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RHÉVEIL-MATIN. Ce ne sont pas que les mises à pied ou l’arrivée massive de nouveaux arrivants qui font autant grimper le taux de chômage canadien depuis avril 2023: les étudiants et les personnes nouvellement diplômées ont leur part de responsabilité.

C’est le constat qu’ont fait deux économistes de RBC, Carrie Freestone et Rachel Battaglia, dans une note parue le 17 janvier 2024.

Si le taux de chômage augmente à l'heure actuelle à un rythme similaire à celui qu’on observe habituellement en période de récession, rappellent-elles, ce n’est pas surtout causé par d’importantes vagues de mises à pied. En réalité, le marché peine à intégrer tous les travailleurs disponibles.

Depuis avril dernier, 369 000 candidats supplémentaires issus de l’immigration auraient rejoint la population active, rapportent les économistes. Or, le nombre de personnes employées au pays n’a grimpé au cours de cette même période que de 182 000.

C’est toutefois chez les immigrants arrivés dans les 5 à 10 dernières années qu’on observe la plus importante augmentation du taux de chômage entre avril et décembre 2023, si elles se fient aux données collectées par Statistique Canada. La moyenne mobile sur trois mois du taux de chômage de cette part de la population a augmenté de 1,9%. Dans la population générale, elle a plutôt pris 1%.

La croissance record de la taille de la population canadienne en 2023 a donc «caché plusieurs des faiblesses de l’économie», estiment les deux économistes.

 

Des diplômés écartés

En se penchant sur les chiffres entre avril et décembre 2023, les deux économistes ont observé que ce sont surtout les étudiants et jeunes diplômés qui peinent à se tailler une place sur le marché du travail.

Que cette part de la population écope en partie lorsque l’économie flirte avec une récession et que le marché de l’emploi tourne au ralenti n’est pas inusité. Ce qui l’est, c’est l’importance de sa contribution à la hausse du taux de chômage.

«La moitié de l’augmentation de 0,8 point de pourcentage du taux de chômage provient de personnes qui n’étaient pas sur le marché du travail auparavant, car elles étaient à l’école», soulèvent Carrie Freestone et Rachel Battaglia.

Les personnes mises à pied ne correspondent qu’au tiers de cette hausse, ajoutent-elles.

En se fiant aux courbes de croissance du taux de chômage lors des trois dernières récessions, les économistes anticipent qu’il devrait encore grimper, du moins au cours de la première moitié de 2024. Si la tendance se maintient, nous nous trouverions présentement à mi-parcours de cette remontée, précisent-elles.

«Bien que nous n’ayons pas encore apprécié l’ampleur du ralentissement actuel du marché du travail, il y a fort à parier que la baisse des postes disponibles demeurera à court terme un défi pour les jeunes diplômés et les nouveaux arrivants», concluent les économistes.

 

 

 

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