Les hausses de salaires coupées de moitié au Canada

Publié le 15/12/2010 à 15:08, mis à jour le 15/12/2010 à 15:06

Les hausses de salaires coupées de moitié au Canada

Publié le 15/12/2010 à 15:08, mis à jour le 15/12/2010 à 15:06

Par Olivier Schmouker

L'écart entre les riches et les pauvres s'accroît, sauf ici. Photo : Bloomberg.

La récession a amputé de moitié la croissance des salaires mensuels moyens au Canada. Avant la crise, en 2007, l’augmentation avait été de 2,1%, et après, en 2009, de 1,3%. Au milieu, en 2008, la chute avait été majeure, avec une mince progression de 0,5%, selon des données de Statistique Canada figurant dans un rapport du Bureau international du Travail (BIT).

Ainsi, le Canada a été touché tout autant que les autres pays dits «économiquement avancés». De fait, la hausse mondiale des salaires mensuels moyens a freiné brutalement à cause de la récession, passant de 2,8% en 2007 à 1,5% en 2008 et à 1,6% en 2009. Si l’on exclut la Chine du total, la croissance mondiale du salaire moyen est tombée à 0,8% en 2008 et à 0,7% en 2009.

«La récession n’a pas seulement été une catastrophe pour les millions de personnes qui ont perdu leur emploi, elle a aussi affecté ceux qui ont conservé leur emploi mais qui ont vu leur pouvoir d’achat sévèrement réduit, tout comme leur bien-être général», dit Juan Somavia, le directeur général du BIT.

La crise a ainsi aggravé les inégalités salariales au sein des pays, les écarts entre les riches et les pauvres allant en s’agrandissant dans nombre de pays. Le Canada fait exception, l’écart – déjà grand – ne s’étant pas accru. Le BIT a en effet mesuré ce qu’il appelle «l’inégalité globale entre les salariés», à savoir entre ceux du haut de l’échelle (les 10% les plus riches) et ceux du bas de l’échelle (les 10% les plus pauvres). Résultat pour le Canada : l’inégalité globale est de 3,8 pour 2007-2009, alors qu’elle était de 3,7 pour 2001-2006 et de 3,6 pour 1995-2000. Pour donner une idée de ce à quoi correspond un chiffre de 3,8, on peut indiquer que l’inégalité globale est actuellement de 4,9 aux Etats-Unis et de 5,8 au Mexique, ainsi que de 3,3 en Allemagne et 2,7 au Danemark.

Le rapport indique que, depuis le milieu des années 1990, la proportion de personnes touchant les plus faibles rémunérations – définies comme inférieures à deux tiers du salaire médian – a augmenté dans plus de deux tiers des pays pour lesquels des données sont disponibles. «La stagnation des salaires a été un important élément déclencheur de la crise; elle continue d’affaiblir la reprise dans de nombreuses économies», ajoute M. Somavia.

«Nous sommes face à un monde où la demande globale est insuffisante alors que d’immenses besoins demeurent insatisfaits et que le chômage se maintient à un niveau élevé. Les responsables des politiques macroéconomiques doivent reporter leur attention sur l’emploi et la fixation des salaires afin de renforcer la timide reprise et de traiter les déséquilibres socioéconomiques à long terme», poursuit-il.

Se tournant vers l’avenir, le rapport précise d’ailleurs que le rythme de la reprise dépendra, au moins en partie, de la capacité des ménages à utiliser leur salaire pour augmenter leur consommation.

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