«Le leadership, ce n'est pas une question d'âge»

Publié le 26/11/2009 à 18:53

«Le leadership, ce n'est pas une question d'âge»

Publié le 26/11/2009 à 18:53

Par lesaffaires.com
Marc Dos Santos, entraîneur-chef de l'Impact, croit qu'on ne peut plus gérer une équipe comme avant.

Quand Marc Dos Santos est devenu entraîneur-chef par intérim de l'Impact de Montréal, en mai dernier, l'équipe était au point mort et s'approchait des bas-fonds du classement de la United Soccer Leagues (USL). Cinq mois plus tard, le Onze montréalais remportait le championnat de la USL.Le Montréalais d'origine portugaise, qui vient de signer un contrat de deux ans avec l'Impact, rêve de diriger un jour une équipe nationale à la Coupe du monde. À 32 ans, fort déjà d'une grande réalisation dans sa jeune carrière d'entraîneur professionnel, les portes des plus grandes formations de soccer du monde semblent lui être grandes ouvertes !

Gérer une formation multiethnique, un grand défi

Quand on écoute Marc Dos Santos raconter comment il gère les 25 joueurs de l'Impact de Montréal, on comprend à quel point entraîner des athlètes professionnels est exigeant sur le plant des compétences et du doigté. L'équipe compte des joueurs de 12 nationalités différentes et de quatre religions, sans compter les athées. Faire preuve d'autorité tout en respectant les sensibilités de chacun est un travail de virtuose.

Marc Dos Santos est né à Montréal. À 10 ans, il suit sa famille au Portugal, où son père avait trouvé un poste intéressant dans son domaine, les matériaux de construction. Toute sa jeunesse, il joue au soccer; participe au championnat junior du Portugal et joue même dans une ligue semi-professionnelle.

Rapidement, le footballeur Dos Santos comprend qu'il n'a pas le talent requis pour percer dans les ligues professionnelles européennes. Cependant, comme entraîneur, tout lui semblait possible. " Tout jeune, j'ai voulu devenir entraîneur ", raconte le jeune homme, qui fait preuve d'une grande humilité malgré ses récents succès.

À 22 ans, il suit son père au Mozambique puis revient à Montréal à 26 ans. Il commence alors à suivre des cours d'entraîneur à Belfast, en Irlande, pendant quatre ans. " C'est la seule école qui me permettait de faire la navette entre l'Europe et Montréal, parce que les cours étaient donnés par groupes de jours consécutifs ", explique-t-il.

Pour gagner sa vie pendant sa formation, il entraîne des jeunes inscrits dans des programmes de sports-études, comme celui de l'Association régionale de soccer Bourassa et celui du Lac-Saint-Louis, à Montréal.

En 2007, Nick De Santis, alors entraîneur- chef de l'Impact, lui offre le poste d'entraîneur-chef du club école de la formation montréalaise, l'Attak de Trois-Rivières. Après deux ans, il est de retour à Montréal comme entraîneur adjoint de l'Impact puis, cinq mois plus tard, il en devient l'entraîneur en chef.

Le phénomène des jeunes entraîneurs

Marc Dos Santos fait partie de cette vague de très jeunes entraîneurs-chefs d'équipes sportives professionnelles. La plupart des formations de la Ligue nationale de football américain (NFL) qui ont eu à embaucher un entraîneur le printemps dernier ont jeté leur dévolu sur des pilotes dans la trentaine.

C'est notamment le cas de Josh McDaniels, qui à 33 ans, est devenu l'entraîneur-chef le plus jeune de la NFL en janvier dernier. Comme l'entraîneur de l'Impact, McDaniels est un surdoué qui a rapidement fait ses classes.

À première vue, Marc Dos Santos ressemble à tous les hommes ordinaires de son âge. Mais plus la discussion avance, plus il montre à quel point il est déterminé et caresse de grandes ambitions.

Avant tout, il aimerait devenir l'entraîneur qui aura eu le plus d'influence sur le soccer canadien. Aider le Canada à se qualifier pour la Coupe du monde, chose que l'équipe du Canada n'a pas réussi à faire depuis 1986, est un de ses grands rêves.

Mais par dessus tout, le jeune homme espère un jour mener une équipe nationale à la Coupe du monde. Quel que soit le pays. Mais pour cela, il lui faudra d'abord diriger avec succès une équipe européenne de première division.

Quand on lui demande pourquoi le Canada connaît aussi peu de succès au soccer sur la scène internationale, compte tenu de l'explosion de popularité de petites ligues au pays depuis une vingtaine d'années, M. Dos Santos croit que les jeunes Canadiens jouent trop dans des ligues organisées où on ne les laisse pas s'amuser et exercer leur créativité.

" Il n'y a pas assez de jeunes qui jouent dans les ruelles ou les parcs. Ce n'est pas dans notre culture. Regardez le hockey : un rond de glace dans la ruelle, deux mottes de neige pour faire les buts, un bâton tout grugé et les jeunes s'amusent pendant des heures. C'est ce qui manque au soccer au Canada. "

Malgré le championnat que son équipe a remporté cette année, le jeune entraîneur n'a pas l'intention de se reposer sur ses lauriers. Comme l'Impact a terminé au cinquième rang au classement, il y a certainement possibilité d'amélioration à ce chapitre. Il aimerait conduire l'Impact à un deuxième championnat consécutif, ce qui serait une première dans la United Soccer Leagues.

Entre-temps, M. Dos Santos prendra des vacances cet hiver avec sa conjointe et sa petite fille, Jazmine, 10 mois. Au Portugal ? " Non, en Floride. Pendant la saison de soccer, je ne vois pas beaucoup ma femme et ma fille. Et si j'allais au Portugal, comme j'y ai beaucoup de famille, je ne les verrais pas davantage. "

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