Entrevue n°231: Ragnheiður Elín Árnadóttir, ministre de l'Industrie et du Commerce, Islande


Édition du 17 Janvier 2015

Entrevue n°231: Ragnheiður Elín Árnadóttir, ministre de l'Industrie et du Commerce, Islande


Édition du 17 Janvier 2015

Par Diane Bérard
D.B. - Quelles retombées souhaitez-vous que cette conférence ait ?

R.E.A. - J'espère que son caractère inusité attirera davantage l'attention sur l'importance pour tous d'atteindre l'égalité. Il fallait un effet-choc. Comme le 24 octobre 1975 [Année internationale de la femme], lorsque 90 % des Islandaises ont refusé de travailler et de s'occuper des enfants pour démontrer leur importance dans l'économie. Cela a été un catalyseur. En 1980, l'Islande a élu sa première présidente, Vigdís Finnbogadóttir.

D.B. - Dans plusieurs grandes entreprises, les groupes de femmes commencent à s'ouvrir aux hommes. Amorçons-nous une nouvelle étape ?

R.E.A. - Je crois que oui. Nous entamons une phase plus équilibrée où, je l'espère, nous verrons moins les femmes d'un côté et les hommes de l'autre, mais plutôt les deux ensemble partageant le projet commun d'une société meilleure.

D.B. - L'Islande se classe première du monde au chapitre de l'égalité des sexes. Qu'est-ce que cela lui rapporte ?

R.E.A. - En Islande, l'égalité des sexes est une question très terre à terre. Nous comptons à peine 320 000 habitants. Notre société et notre économie ne pourraient tout simplement pas rouler en laissant de côté la moitié de la population. Le taux de participation des Islandaises au marché du travail est un des plus élevés du monde, de 80 % à 90 % [au Québec, le taux de participation des femmes au marché du travail est de 61 % au total et de 84,5 % chez les 25 à 44 ans]. Il est élevé depuis les années 1970. Les débats que plusieurs pays occidentaux connaissent aujourd'hui autour des services de garde et des congés parentaux, nous les avons eus, et réglés, il y a plusieurs décennies déjà. C'était une question de nécessité.

D.B. - Alors que vous étiez dans l'opposition, vous avez dénoncé l'imposition de quotas pour les CA d'entreprises de 50 employés et plus. Maintenant que vous êtes au pouvoir, vous devez appliquer cette loi. Êtes-vous toujours contre les quotas ?

R.E.A. - Lorsque je suis devenue ministre, en mai 2013, la loi des quotas n'était pas encore en vigueur. Elle devait l'être cinq mois plus tard. J'aurais donc pu l'abroger. Après tout, je l'avais tellement combattue ! J'ai plutôt choisi d'en discuter avec les principaux intéressés, les gens d'affaires. La plupart d'entre eux m'ont dit : «N'y touche pas. Nous avons commencé à nous ajuster en vue de la date butoir, alors laisse les choses aller. Si tu recules, cela va créer de l'incertitude. Les entreprises n'aiment pas l'incertitude».

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