Des «HUG» pour les employés touchés par un événement météo extrême

Publié le 21/07/2023 à 06:10

Des «HUG» pour les employés touchés par un événement météo extrême

Publié le 21/07/2023 à 06:10

Par Catherine Charron

Après un déluge ou pendant des feux de forêts, les employés affectés auront droit à des congés payés. (Photo: 123RF)

RHéveil-matin est une rubrique quotidienne où l’on présente aux gestionnaires et à leurs employés des solutions inspirantes pour bien commencer leur journée. En sirotant votre breuvage préféré, découvrez des astuces inédites pour rendre vos 9@5 productifs et stimulants.


RHÉVEIL-MATIN. Lorsque l’ouragan Fiona a déversé ses trombes de pluie sur la côte néo-écossaise, la tempête a frappé de plein fouet l’un des employés de Spiria, un fournisseur de logiciels du Québec.

L’entreprise a dû faire toute une gymnastique administrative afin de bien accompagner son salarié à travers cette épreuve, raconte au bout du fil sa directrice culture et talent, Isabelle Thériault. : «On se demandait ce qu’on devait faire, si on autorisait du temps payé, du temps pas payé. On se demandait dans quelle catégorie ça entrerait.»

Pour s’éviter un tel casse-tête chaque fois que la capacité de travailler d’un membre de son équipe est compromise par un événement météorologique extrême - sachant que leur nombre est appelé à augmenter au cours des prochaines années - la PME a imaginé une nouvelle approche.

Ainsi, le 1er juin 2023, Spiria a lancé un projet pilote dans lequel elle ajoute les intempéries à la liste de raisons qui donnent droit à des «HUG», soit des «heures utiles de guérison».

«Ça comprend tout ce qui est un empêchement de travail pour des raisons qui ne sont pas fun, comme des problèmes de santé, une garderie fermée, ou de l’eau dans le sous-sol, explique la dirigeante. La personne n’est pas en mesure d’offrir sa prestation de travail à cause d’un événement exceptionnel et imprévisible.»

En août, le fournisseur de logiciels fera une première évaluation du nombre de fois et pour combien de temps chaque salarié y aura recouru.

Misant déjà sur l’autonomie de ses employés autant pour la gestion de leur lieu de travail que de leurs horaires, l’entreprise se fie à leur bon jugement pour déterminer s’ils sont en mesure ou non de bosser après un événement météo extrême.

Dans le doute, l’équipe des ressources humaines leur donnera toutefois un coup de main pour trancher.

Consciente que le taux d’utilisation des «HUG» devrait augmenter à l’avenir, Isabelle Thériault espère qu’en cas de catastrophes climatiques majeures, «le gouvernement aidera les entreprises, un peu comme pendant la pandémie.»

Au-delà de venir en aide aux membres de son équipe, cette mesure permet aussi de documenter le nombre de fois où elle doit les épauler à cause des changements climatiques.

«Notre PDG fait partie d’un comité sectoriel de la main-d’œuvre, des groupes qui ont certains pouvoirs de lobbying auprès du gouvernement. En récoltant de telles données, on va pouvoir aller les voir et leur demander d’essuyer une partie de la facture, explique la directrice culture et talent. La responsabilité est collective. Ce sont les choix [passés] de l'État qui font en sorte qu’on en est là».

 

Un bon employeur certifié

Un tel coup de main s’insère dans la longue liste des avantages sociaux qu’offre déjà Spiria pour qui le bien-être de ses salariés est une priorité depuis ses débuts, estime Isabelle Thériault.

«Je suis ici depuis 2015. Pour qu’une entreprise décide de se doter d’un service de ressources humaines alors qu’elle comptait moins de 40 employés, ça démontre cette préoccupation.»

Dans un secteur de pointe, la PME de 175 coéquipiers n’a d’autres choix que d’être exemplaires pour attirer et fidéliser ses talents. C’est pourquoi elle révise chaque année ses mesures adoptées, et ajuste son offre selon les besoins des salariés et du budget de l'organisation.

Au printemps dernier, l’entreprise a même obtenu la certification «Great place to work Canada». Sans avoir encore en main tous les détails du coup de sonde indépendant passé auprès de son équipe, Isabelle Thériault se réjouit des résultats préliminaires, qui mettent en évidence que 97% de ses employés qualifient le fournisseur de logiciels de «bel endroit où travailler».

«Ma mission c’est d’arrimer les besoins de tous les individus qui composent l’organisation avec ceux de Spiria. C’est normal qu’on ne parvienne pas à satisfaire tout le monde […] mais, 97%, c’est très bien».

 


 

 

 

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