«Les innovations développées ici ont besoin de débouchés» - Luc Sirois, de Hacking Health

Offert par Les Affaires


Édition du 08 Novembre 2014

«Les innovations développées ici ont besoin de débouchés» - Luc Sirois, de Hacking Health

Offert par Les Affaires


Édition du 08 Novembre 2014

Luc Sirois, de Hacking Health

Au programme du Sommet de Montréal sur l'innovation (SMI), le 6 novembre, figurait un hackathon, ou marathon de programmation, tenu avec l'organisation montréalaise Hacking Health. Depuis bientôt trois ans, Hacking Health fait collaborer programmeurs informatiques et professionnels de la santé. Son cofondateur et directeur principal, Luc Sirois, nous explique comment cette approche de l'innovation bénéficie non seulement à la santé, mais aussi à l'économie québécoise.

Les Affaires - Comment des hackathons en santé peuvent-ils contribuer au rayonnement international de l'innovation québécoise ?

Luc Sirois - Il y a vraiment quelque chose qui se passe à Montréal. Grâce au soutien de McGill, de l'ÉTS et de l'hôpital Sainte-Justine, on fait des choses hors de l'ordinaire à Montréal. Et on les amène ailleurs, car d'autres villes organisent désormais des événements Hacking Health, comme Hong Kong, New York, Denver, Vancouver ou Strasbourg.... Nous serons présents à l'Exposition universelle de 2015 à Milan. La créativité se situe à l'intersection des univers. Le hacking [piratage informatique] permet de briser les barrières à l'innovation et de faire travailler ensemble des domaines qui ne le feraient pas sinon. Les professionnels des industries créatives apportent une vision complètement nouvelle de la santé. Les innovations développées ici ont besoin de débouchés. Nos hackatons dans le monde permettent de créer un écosystème ainsi qu'un réseau de relations, composé de personnes ayant accès aux décideurs.

L.A. - Quel accueil avez-vous reçu du monde des affaires ?

L.S. - Au début, les gens se posent des questions. Mais ils montrent beaucoup d'intérêt quand ils constatent nos réalisations et notre énergie. La Banque de développement du Canada nous a dit : «On a rarement vu quelque chose suscitant autant d'innovation». lls y voient des occasions de créer des start-ups et de développer une nouvelle industrie, susceptible de générer des emplois. [La montréalaise] NeuroscanPro, propulsée lors d'un de nos hackathons, est aujourd'hui une start-up très prometteuse. Son application de diagnostic de l'autisme chez de très jeunes enfants est en phase de commercialisation. On collabore aussi avec des organisations comme COACH, l'association canadienne d'informatique de la santé, et MEDEC, qui regroupe l'industrie canadienne des technologies médicales. Elles embarquent, car l'approche bottom-up [ascendante] des hackathons permet d'innover plus rapidement par un travail qui s'effectue à une meilleure proximité des professionnels de la santé de première ligne. Les grandes entreprises de l'industrie médicale innovent, mais lentement, et elles sont isolées. L'idée est d'amener ces entreprises à devenir elles aussi des hackers [pirates]. Avec elles, on organise des hackathons où les hackers sont des employés. Les idées jaillissent quand les personnes se rencontrent. C'en est presque magique ! Du coup, les gens se demandent : «Mais pourquoi n'y a-t-on pas pensé avant ?»

L.A. - Le ministère de la Santé et des Services sociaux laisse peu de place à l'innovation en santé. Existe-t-il tout de même une marge de manoeuvre ?

L.S. - Oui, absolument. Dans le contexte actuel de la santé, où la demande augmente mais pas les moyens, la seule façon d'y arriver est d'innover. Nous ne proposons pas un grand projet qui changera le système de santé, mais une série de petites solutions venant de gens qui sont sur le terrain. Avec le ministère, nous ne nous sommes pas mutuellement approchés pour le moment, mais c'est une bonne idée. Si nous souhaitons avoir un impact sur le système dans son ensemble, il faudrait s'asseoir avec ces gens-là et leur demander de quelle façon le monde de la technologie au Québec peut les aider. Mais avant, il nous reste des communautés médicales à mobiliser à Québec et à Sherbrooke.

Les outils développés lors du hackathon du 6 novembre seront présentés le 20 novembre, lors d'une activité de financement visant à permettre leur commercialisation. Voici deux exemples d'outils proposés par des médecins du CUSM et développés lors du SMI :

> une application pour aider les personnes dépressives à mieux gérer leur situation ;

> une application d'autodépistage du VIH par la salive, comprenant des conseils et une assistance téléphonique.

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