Lorsqu'il a fondé la firme de développement de logiciels Macadamian en 1997, Frédéric Boulanger se souvient que ses donneurs d'ordres lui disaient : Voici notre idée, pouvez-vous la développer ?
Aujourd'hui, c'est souvent lui qui leur soumet des idées et leur relation en est moins une de donneur d'ordres à sous-traitant que de partenaires à partenaires, même si les clients de cette petite firme de Gatineau sont des géants qui s'appellent HP, Cisco ou Cognos.
« Beaucoup de clients avancent à tâtons, explique M. Boulanger. Parfois ils ne savent pas du tout ce qu'ils veulent. Nous avons développé notre relation avec eux. Alors, on explore des voies, on développe des prototypes, on aime éveiller les esprits. »
Le codéveloppement
Macademian n'innove pas grâce à ses clients, elle innove pour ses clients. Récemment, elle a codéveloppé, avec HP, un logiciel qui permet aux usagers d'accéder à leurs courriels et à leur calendrier avant même que l'ordinateur ait entièrement démarré.
Cela permet à HP de se démarquer de ses concurrents, fait valoir M. Boulanger. « On accélère leur mise en marché et on réduit leurs risques, ajoute-t-il. HP a compris que c'est le software qui distingue les fabricants de hardware les uns des autres, de même que le design d'interfaces avec les usagers », commente-t-il. Dans ce contexte, le rôle de Macadamian est de développer pour ses clients des logiciels que les autres fabricants n'auront pas. À l'heure actuelle, l'entreprise planche sur un logiciel qui permettra de mieux contrôler la consommation d'énergie des ordinateurs.
Pour Macadamian, le codéveloppement signifie qu'elle cède tous les droits de la propriété intellectuelle à ses clients. « Pour notre part, nous bénéficions des meilleures pratiques de nos clients d'envergure mondiale », fait valoir M. Boulanger.
Âgé de 40 ans et natif de Mont-Joli, Frédéric Boulanger était responsable de l'impartition chez Corel, qui était à une époque la plus importante société de logiciels au Canada, avant de se lancer en affaires. Macadamian comptait trois employés à ses débuts. Onze ans plus tard, elle en a 130 et affiche un chiffre d'affaires de 12 millions de dollars, figurant au onzième rang du palmarès Branham des 300 firmes de technologies les plus importantes au Canada. L'entreprise compte un bureau en Californie, un en Arménie et un autre en Roumanie.
