Une réussite qui s'explique souvent par la chance

Publié le 21/08/2010 à 00:00, mis à jour le 23/08/2010 à 09:50

Une réussite qui s'explique souvent par la chance

Publié le 21/08/2010 à 00:00, mis à jour le 23/08/2010 à 09:50

Par Marie-Eve Fournier

La réussite d'entrepreneurs indépendants qui évoluent dans l'ombre des grandes chaînes s'explique par rien de moins que la chance et diverses raisons obscures.

C'est l'avis de Vincent Sabourin, directeur du Département de stratégie de l'ESG-UQAM, qui a mené des travaux à ce sujet.

Contrairement à ce que veut l'adage, small n'est pas toujours beautiful. L'accès aux capitaux est un obstacle fréquent. Les actifs à mettre en garantie sont peu nombreux, l'émission d'actions ou d'obligations est irréaliste, etc.

Le recrutement de talents peut aussi poser problème. Parfois, résister au concurrent qui s'établit en face ou refuser une offre d'achat peut être fatal. " Le risque, c'est que vous pouvez, en six mois, faire disparaître une entreprise que vous auriez dû vendre ", explique M. Sabourin.

Les exemples de réussite sont tout de même nombreux. Mais selon l'universitaire, dans plusieurs cas, les entrepreneurs doivent leur succès à d'autres raisons que leur flair ou leur talent. " Beaucoup de PME survivent parce que leur marché est négligé par les grands joueurs ", ajoute l'universitaire.

Des différences réglementaires, culturelles ou intrinsèques au marché expliquent le succès d'entreprises qui, autrement, en arracheraient. Vincent Sabourin donne l'exemple d'entreprises situées en périphérie des grands centres comme Drummondville ou Victoriaville, lesquelles sont rentables parce que leurs concurrents américains potentiels ne s'intéressent pas aux marchés de moins de trois millions d'habitants.

Une vision conforme à la stratégie

Dans les cours de stratégie qu'il donne à HEC Montréal, Marc Messier ne rate jamais l'occasion de parler à ses étudiants du fabricant de manteaux Kanuk, dont la production est stable depuis une décennie. C'est son exemple favori pour démontrer qu'il n'y a pas de bonnes ni de mauvaises stratégies d'entreprise.

" C'est important que les décisions stratégiques et opérationnelles de l'entreprise reflètent sa vision et sa mission. Malheureusement, plusieurs petites et moyennes entreprises tombent dans le piège de la croissance rapide à tout prix, estimant que cela est la seule mesure de la réussite ", constate-t-il.

Avoir des ambitions incohérentes peut avoir de graves conséquences financières.

Prenez l'exemple d'Unibroue, qui a lancé la bière U " pour soutirer des parts de marché à Labatt et à Molson " et pour offrir du rendement aux actionnaires, relate Marc Messier. L'entreprise a dépensé une petite fortune en publicité pour obtenir de l'espace sur les tablettes des détaillants...

Mais ses rivales avaient les moyens de calmer ses ardeurs. Conséquence : la microbrasserie endettée a été rachetée par Sleeman en 2004. " Au lieu de privilégier leur mission, les dirigeants d'Unibroue se sont concentrés sur la croissance. "

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