Entrevue n°147: John Borthwick, ex-VP techno de Time Warner, PDG de Betaworks

Publié le 16/03/2013 à 00:00

Entrevue n°147: John Borthwick, ex-VP techno de Time Warner, PDG de Betaworks

Publié le 16/03/2013 à 00:00

Par Diane Bérard

John Borthwick, ex-VP techno de Time Warner, PDG de Betaworks

Le Britannique - et New-Yorkais d'adoption - John Borthwick incarne un phénomène émergent du monde techno. On nomme les entrepreneurs comme lui des «bâtisseurs d'entreprises». Contrairement aux entrepreneurs en série qui démarrent une entreprise après l'autre, John Borthwick et ses homologues démarrent plusieurs entreprises à la fois sous le même toit.

Diane Bérard - Betaworks n'est ni un incubateur, ni un accélérateur, ni un fonds de capital-risque. De quoi s'agit-il alors?

John Borthwick - Nous sommes une «bâtisseuse d'entreprises», une entreprise qui crée des entreprises. Nos employés conçoivent des produits autour desquels nous bâtissons des organisations. Il s'agit d'une structure hybride qui émerge présentement dans le secteur techno. À ce jour, les investisseurs avaient le choix entre deux catégories d'actif : des sociétés de capital-risque ou des entreprises. Maintenant, ils peuvent opter pour les Betaworks de ce monde.

D.B. - Qu'est-ce que les entreprises du holding Betaworks ont en commun ?

J.B. - Elles s'articulent autour du Web social. Nous nous intéressons à la façon dont les gens cherchent l'information en ligne et à l'usage qu'ils en font. Tous nos produits sont destinés aux consommateurs.

D.B. - Comment Betaworks est-elle financée ?

J.B. - Il y a cinq ans, nous avons amassé 25 millions de dollars américains. Cet argent a été investi dans le développement de produits et d'entreprises et, il y a un an, nous avons versé notre premier dividende. Nous ne comptons pas solliciter d'autre financement externe, nous ferons fructifier ce que nous avons, car Betaworks offre aussi du capital d'amorçage. Nous avons une vingtaine d'investissements pour un total de 2 M$ US.

D.B. - Qui est le patron de toutes les entreprises formant Betaworks ?

J.B. - Je suis le pdg de Betaworks et aussi le pdg de chacune de ces entreprises pour les 18 premiers mois de leur existence. Tout débute par un produit. Prenons l'exemple de bit.ly, le raccourcisseur d'URL. Bit.ly est la doyenne des entreprises de Betaworks. Comme toutes les autres, elle a vu le jour pour résoudre un problème. Dans ce cas, il s'agissait de raccourcir les URL pour les plateformes de micromessagerie comme Twitter. Au début, une équipe tactique de cinq employés s'est consacrée au développement. À mesure que l'équipe s'est élargie, nous avons nommé un directeur général. Aujourd'hui, 25 personnes travaillent chez bit.ly. Il y a quatre mois, nous avons nommé un pdg. J'aurais dû laisser mon poste de pdg il y a six mois, mais j'étais très attaché à ce projet.

D.B. - En quoi Betaworks diffère- t-elle d'une compagnie possédant plusieurs divisions qui travaillent simultanément sur plusieurs produits ?

J.B. - J'ai travaillé dans de grandes sociétés comptant plusieurs divisions (AOL, Time Warner). Ce sont généralement des créatures issues d'une série de fusions et d'acquisitions. Elles partagent des services comme la comptabilité et le service juridique, mais elles n'ont pas été conçues pour partager une plateforme. L'intégration, lorsqu'elle existe, demeure artificielle. Betaworks, elle, a été bâtie pour que chaque entreprise partage la même plateforme, ce qui accélère le développement des produits.

D.B. - Le nom de «Betaworks» en dit long...

J.B. - En effet, nous croyons au prototypage rapide. Nous croyons que les versions bêta fonctionnent.

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