Groupe Bertec, l'usine morte puis ressuscitée

Publié le 05/10/2013 à 00:00

Groupe Bertec, l'usine morte puis ressuscitée

Publié le 05/10/2013 à 00:00

Certains le voient comme un héros. Christian Cariou, lui, ne se considère que comme un entrepreneur. Un entrepreneur qui a joint ses forces à celles d'anciens collègues afin de relancer une usine menacée de fermeture.

La nouvelle avait fait grand bruit : en décembre 2010, Stryker Medical, un fabricant de lits d'hôpital, annonçait la vente de son usine de L'Islet à la multinationale Flextronics. Aussitôt, le nouvel acquéreur manifestait son intention de déménager la production à Aguascalientes, au Mexique. À quelques jours de Noël, quelque 300 personnes apprenaient ainsi qu'elles allaient bientôt perdre leur emploi.

Cette mauvaise nouvelle avait entraîné la création d'une cellule de crise, chargée de trouver une solution de relance. Cette solution est venue de l'intérieur, lorsque Christian Cariou, Robert Dion, Ghislain Demers et Denis Bourgault - qui, à l'époque, étaient tous dirigeants ou actionnaires de Flextronics - ont proposé de rouvrir l'usine pour assurer la fabrication de certains modèles de lits d'hôpital et de pièces de rechange qui ne pouvaient pas être produits au Mexique.

«Nous avons soumis notre projet à Stryker Medical, qui était toujours propriétaire du bâtiment où se trouve l'usine. Et contrairement à ce qu'on pourrait penser, notre offre a été très bien reçue ! Sachant qu'il y avait un bon marché au Québec, les patrons de Stryker nous ont même proposé de devenir leurs partenaires», raconte Christian Cariou.

Soutien financier

Grâce au soutien financier du fonds Capital Croissance PME, l'usine de L'Islet est donc ressuscitée sous le nom de Groupe Bertec, quelques mois seulement après son démantèlement. «Avant d'être achetée par Stryker et Flextronics, l'entreprise s'appelait Bertec Medical. Encore aujourd'hui, il s'agit d'un nom reconnu dans le domaine de la fabrication d'équipement médical. C'est pourquoi nous avons choisi de l'intégrer à notre nouvelle identité», explique M. Cariou, qui occupe désormais le poste de président du Groupe Bertec.

La production de la nouvelle usine étant plus modeste qu'à l'époque glorieuse de Stryker Medical, seules 75 personnes ont été réembauchées lors de la réouverture. «Ce nombre augmente toutefois d'année en année, souligne Christian Cariou. À preuve, nous comptons actuellement une centaine d'employés.» Une douzaine d'entre eux travaillent d'ailleurs au sein de l'équipe responsable de la recherche et du développement de nouveaux produits.

Détenteur d'un baccalauréat en génie mécanique, M. Cariou est convaincu que la croissance passe par l'innovation. «Comme nous avons relancé les opérations il y a tout juste un an et quelques mois, nous n'avons encore aucune nouveauté à présenter. Mais d'ici le milieu de l'année prochaine, nous serons en mesure de le faire», assure le dirigeant.

Même si le Groupe Bertec n'a pas encore diversifié sa production, ses affaires vont bon train. «Nous avons dépassé nos prévisions de croissance de plus de 30 %, et notre chiffre d'affaires oscille déjà autour de 18 M$ !» s'exclame Christian Cariou.

L'ambition de l'entrepreneur ne s'arrête pas là : d'ici cinq ans, il voudrait que son chiffre d'affaires atteigne 50 millions de dollars. «Nous voudrions faire des acquisitions un peu partout dans le monde. Notre rêve, en fait, est de créer plusieurs divisions, afin que le Groupe Bertec soit reconnu comme une société de classe mondiale», confie-t-il. Pour une usine qui a été menacée de fermeture, ce serait un véritable conte de fées !

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