Argent sale: la caméra cachée qui met des avocats dans l'embarras

Publié le 01/02/2016 à 11:25

Argent sale: la caméra cachée qui met des avocats dans l'embarras

Publié le 01/02/2016 à 11:25

Par AFP

L'ONG Global Witness a mené des entretiens en caméra cachée avec 13 avocats new-yorkais pour dénoncer la facilité avec laquelle de l'argent potentiellement sale peut être transféré et géré aux États-Unis grâce à des sociétés-écrans.




Un membre de cette ONG s'est fait passer pour le représentant d'un ministre d'un pays de l'Afrique de l'Ouest ayant accumulé plusieurs millions de dollars en marge de concessions minières et souhaitant les transférer en toute discrétion aux États-Unis pour acheter un jet privé, un yacht ou une maison.

«Nous avons délibérément créé une situation qui fait naître des soupçons», explique Global Witness sur son site Web.

La totalité des avocats sondés –à l'exception d'un seul– se sont pourtant montrés bienveillants et ont suggéré à leur faux client de créer des sociétés anonymes aux États-Unis afin de dissimuler le patrimoine du ministre, assure l'organisation. Toutes les vidéos sont visibles ici dans leur intégralité.

«Vous créez une société au Delaware qui sera propriétaire du bien immobilier», indique l'un d'eux dans ces conversations filmées à leur insu et diffusées par Global Witness.

Plusieurs Etats américains, dont le Delaware, offrent la possibilité de créer des sociétés écran sans que le nom de leur bénéficiaire ultime ne soit connu et communiqué aux autorités.

«C'est un des endroits dans le monde où on peut faire ça légalement», estime Global Witness.

Des élus du Congrès et des ONG militent pour mettre fin à ce mécanisme qui aurait été utilisé par des trafiquants de drogue ou d'armes pour blanchir de l'argent sale.

Au cours de ces entretiens, plusieurs avocats sondés ont même été jusqu'à proposer que l'argent du faux ministre africain transitent sur les comptes bancaires de leur cabinet afin de ne pas éveiller les soupçons des autorités.

Comme le montrela vidéo ci-dessous, seul l'un d'eux a sèchement éconduit le faux représentant. «Ce n'est pas pour moi, mes standards sont plus élevés», déclare l'avocat Jeffrey Hermann, qui refuse également d'orienter son faux client vers ses confrères. «Ils se sentiraient insultés», lâche-t-il.



 

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