Volkswagen s'est choisi un nouveau patron

Publié le 25/09/2015 à 12:01

Volkswagen s'est choisi un nouveau patron

Publié le 25/09/2015 à 12:01

Par AFP

Le colosse automobile Volkswagen, touché en plein coeur par le scandale des moteurs truqués, a désigné vendredi un nouveau patron pour gérer les suites d'une affaire dont l'ampleur, au moins pour l'Allemagne, est apparue au grand jour.

C'est Matthias Müller, 62 ans, actuel chef de la marque de luxe Porsche, qui va succéder à M. Winterkorn, affirment d'ores et déjà plusieurs organes de presse allemands. Cheveux blancs et regard bleu azur, M. Müller passe pour être très apprécié au sein du groupe, dont il dirige cette filiale depuis 2010.

Le constructeur, dont l'action a perdu plus de 30% cette semaine, faisant s'évaporer plus de 20 milliards d'euros de capitalisation boursière, espère ainsi prendre un nouveau départ. Le titre perdait encore 4,19% à 107,45 euros à la Bourse de Francfort vendredi à 14H20 GMT.

Le nouveau chef et son directoire remanié - la purge ne va pas se limiter au sommet de la pyramide - devront gérer les conséquences commerciales et judiciaires de l'affaire, difficilement appréciables pour le moment. Volkswagen a déjà provisionné 6,5 milliards d'euros dans ses comptes, mais encourt rien qu'aux Etats-Unis une amende maximale de 18 milliards de dollars (16 milliards d'euros).

Sur le papier, l'année 2015 se présentait sous les meilleures auspices pour Volkswagen, mastodonte aux douze marques, qui a récemment détrôné le japonais Toyota comme numéro un mondial des ventes.

Outre la gestion de la crise, le nouveau numéro un devra toutefois remettre à plat la stratégie d'un groupe énorme - 10 millions de voitures vendues en 2014, 202 milliards d'euros de chiffre d'affaires, 590.000 salariés - géré jusqu'alors de manière très centralisée.

Parmi les autres défis figure le marché chinois, fer de lance de la croissance, mais où les ventes de Volkswagen ont reculé de 5,8% depuis le début de l'année. L'absence de voiture à bas coût au sein du groupe et les retards sur l'électrique sont un autre point noir.

Une fraude massive

Sur les 11 millions de véhicules dans le monde équipés du logiciel fraudeur qui pouvait fausser les résultats des tests antipollution, «environ 2,8 millions» sont en circulation en Allemagne, a déclaré au Bundestag (chambre basse du Parlement) le ministre des Transports Alexander Dobrindt.

Selon lui, les moteurs incriminés sont des moteurs diesel de 1,6 litre et 2,0 litres, vraisemblablement aussi de 1,2 litre. Des utilitaires légers sont touchés aussi.

Volkswagen avait avoué en début de semaine cette fraude, dévoilée il y a une semaine par les autorités américaines, mais la ventilation par pays des véhicules concernés n'est pas encore connue, pas plus que les modèles exacts.

Une kyrielle de pays ont annoncé le lancement de tests et enquêtes. Et beaucoup sont sur le qui-vive en attendant de savoir dans quelle mesure ils sont affectés. "Nous attendons des informations de Volkswagen", a déclaré à l'AFP le ministère tchèque des Transports, "cela devrait nous arriver la semaine prochaine". Le pays abrite une usine Skoda, qui pourrait avoir à rappeler des voitures.

«Fin des mensonges»

Encore sonnés par la déflagration mondiale de cette affaire, les vingt membres du conseil de surveillance du constructeur étaient réunis à Wolfsburg, son siège, pour démettre officiellement de ses fonctions Martin Winterkorn, l'actuel patron.

Caméras et photographes faisaient le siège devant le bâtiment principal du groupe, centre névralgique de cette ville du nord de l'Allemagne. L'association Greenpeace était présente aussi, avec des pancartes représentant Pinocchio et réclamant la «fin des mensonges».

«Ces revendications ne s'adressent pas qu'à Volkswagen mais aussi aux politiques», a déclaré à l'AFP sur place Daniel Moser, de Greenpeace.

L'Allemagne toute entière s'inquiète de sa réputation internationale. «La confiance (dans les produits allemands), gagnée pendant des décennies, peut être anéantie en quelques jours», a commenté dans une tribune de presse l'économiste Marcel Fratzscher, président de l'institut DIW.

Mis en cause par une ONG, Daimler, fabricant des Mercedes-Benz, a catégoriquement rejeté vendredi toute accusation de manipulation de tests antipollution, tout comme le concurrent bavarois BMW la veille.

M. Winterkorn, que les médias allemands surnommaient tout récemment encore "M. Qualité", a annoncé mercredi son départ, endossant la pleine responsabilité du scandale tout en affirmant n'en avoir jamais rien su. Il reste néanmoins à la tête de la holding Porsche SE, actionnaire majoritaire de Volkswag

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