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Les eaux situées à l'entrée orientale du passage du Nord-Ouest pourraient devenir une aire marine nationale de conservation, une décision qui démontrerait que le Canada prend le contrôle de la région, selon les experts de l'Arctique.

Le gouvernement fédéral, celui du Nunavut ainsi que l'organisation régionale qui revendique ce territoire affirment qu'ils s'apprêtent à signer un protocole d'entente qui ferait du détroit de Lancaster la quatrième région du type protégée au Canada.

Le détroit de Lancaster est un canal situé entre l'île Devon et l'île de Baffin dans la province du Nunavut. Depuis 1987, Parcs Canada souhaite protéger cette région en raison de sa grande biodiversité ainsi que de sa beauté naturelle.

Mais ce détroit est également la porte d'entrée orientale du passage du Nord-Ouest. La fonte des glaces de mer ferait de cette voie navigable un passage encore plus accessible. Depuis quelques années, la navigation commerciale ainsi que les voyages privés y sont plus populaires. De plus, les pressions exercées pour exploiter ses ressources en énergie et en pêcheries sont de plus en plus fortes.

Les experts s'entendent ainsi pour dire qu'un régime de réglementation doit y être implanté. Mais certains pays comme les Etats-Unis et les membres de l'Union européenne contestent la souverainté du Canada sur le passage.

Ainsi, en devenant une aire marine nationale de conservation, on interdirait dans le détroit de Lancaster le rejet en mer de déchets, l'exploration minière et énergétique sous-marine. De plus, ce qui y est pêché pourrait être contrôler pour assurer la pérennité des réserves. Finalement, cela pourrait démontrer que le Canada prend le contrôle de la région, disent les experts de l'Arctique.

Selon le professeur de droit international de l'Université de la Colombie-Britannique, Micheal Byers, cela représenterait un pas en avant pour le Canada dans ce dossier puisqu'il démontrerait son désir politique de fournir une protection au passage.

Rob Huebert, du Centre des études stratégiques de l'Université de Calgary, abonde dans le même sens. "C'est la meilleure façon d'arriver à la souverainté", a-t-il dit.

Mais les experts estiment toutefois que cela n'est pas suffisant pour atteindre cet objectif. Ils soutiennent notamment que la création d'une aire marine nationale de conservation n'a pas nécessairement de poids sur la plan de la politique internationale.