Ottawa continue d'esquiver les questions sur Bombardier

Publié le 16/02/2016 à 14:24, mis à jour le 16/02/2016 à 16:39

Ottawa continue d'esquiver les questions sur Bombardier

Publié le 16/02/2016 à 14:24, mis à jour le 16/02/2016 à 16:39

Par La Presse Canadienne

Un appareil CS300 de Bombardier. (Photo: Bombardier)

Tout indique que l'annonce d'une éventuelle aide financière fédérale à Bombardier ne coïncidera pas avec la publication des résultats annuels de la multinationale prévue mercredi.

Questionné par les journalistes, à Ottawa, le ministre de l'Innovation, des Sciences et du Développement économique, Navdeep Bains, a esquivé les questions sur le sujet, laissant entendre que son gouvernement n'avait rien de neuf à annoncer.

«Non, nous sommes encore en train d'évaluer la demande, a-t-il dit, mardi, au cours d'une courte mêlée de presse. Nous allons poursuivre notre travail de façon appropriée.»

L'investissement de 1 milliard $US du gouvernement du Québec afin d'acquérir une participation de 49,5% dans le programme de la CSeries avait été annoncé en même temps que les résultats du troisième trimestre, le 29 octobre dernier.

M. Bains a toutefois suggéré que de mauvais résultats au quatrième trimestre ainsi que pour l'exercice 2015 n'amenuiseraient pas les chances de l'octroi d'un coup de pouce financier de la part du gouvernement fédéral.

«Nous avons toujours dit que nous avions une perspective à long terme, a dit le ministre. Nous tenons compte des perspectives du secteur (au complet).»

Dans une entrevue récemment accordée à La Presse, le premier ministre Justin Trudeau avait dit que son gouvernement se donnait jusqu'au dépôt du budget, prévu dans la deuxième moitié du mois de mars, pour prendre une décision.

Le ministre fédéral ne s'est pas avancé sur l'échéance évoquée par le premier ministre.

Un exercice difficile

Les analystes sondés par Thomson Reuters s'attendent à ce que Bombardier (Tor., BBD.B) affiche une perte nette de plus de 4 milliards $ US en 2015 - un montant qui tient compte des charges - en plus de voir son chiffre d'affaires reculer.

Abstraction faite des éléments non récurrents, le bénéfice ajusté devrait s'établir, selon les analystes, à 342,2 millions $US, ou 17 cents US par action.

Le titre de Bombardier a terminé la journée sur un gain de 9 cents, ou de 11%, à 0,90$.

Walter Spracklin, de RBC Marchés des capitaux, croit aussi que la multinationale québécoise annoncera un regroupement de ses actions à raison de 10 pour une.

«Cela devrait pousser l'action de Bombardier au-delà du seuil de 1$ (à la Bourse de Toronto), ce qui serait considéré comme un élément moyennement positif», écrit l'analyste dans un rapport.

Depuis l'annonce de l'investissement du gouvernement Couillard, l'action de Bombardier a dégringolé d'environ 45% sur le parquet torontois.

En tenant compte des transactions réalisées respectivement avec le gouvernement du Québec ainsi que la Caisse de dépôt et placement du Québec, M. Spracklin estime que les liquidités de Bombardier s'élèvent à 6,2 milliards $US.

À son avis, cela permettra à la société de compléter le programme de son nouvel avion CSeries, dont la facture a bondi de 2 milliards $US pour atteindre 5,4 milliards $US.

Bombardier devrait également indiquer que le premier appareil CS100 sera livré au transporteur aérien Swiss au cours du deuxième trimestre, écrit l'analyste dans son rapport.

Malgré les menaces de mises à pied qui planent sur la division aéronautique en raison de la situation financière difficile de Bombardier, le coordonnateur du Syndicat des machinistes, David Chartrand, espère de bonnes nouvelles.

«On n'est jamais à l'abri des compressions, mais j'espère que ça va être le contraire et qu'on annoncera des discussions avec des compagnies qui veulent acheter des avions ou de nouveaux contrats», a-t-il expliqué, au cours d'un entretien téléphonique. 

Bombardier estime que ses activités génèrent au pays 24 340 emplois directs ainsi que 40 460 emplois indirects et «induits».

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