Opel : clash entre GM et Berlin

Publié le 22/07/2009 à 00:00

Opel : clash entre GM et Berlin

Publié le 22/07/2009 à 00:00

Par Olivier Schmouker

Notre dossier spécial sur Opel

«Nous avons dit clairement que nous considérons le projet de Magna viable dans tous ses aspects», a déclaré la chancelière allemande Angela Merkel à l'issue de la rencontre, ajoutant que des discussions entre GM et les responsables allemands devront encore avoir lieu.

«Nous avons fait part de notre préférence pour Magna», a martelé Jochen Homann, chargé de mission du gouvernement allemand sur le dossier Opel.

M. Homann a qualifié l'attitude de GM de «réservée», précisant que toutes les offres suscitaient encore de sérieuses questions à résoudre et que de nouvelles discussions allaient avoir lieu, une fois réglées ces interrogations.

Il a ajouté que les investisseurs potentiels proposaient des apports en capital modestes et que GM devait faire des concessions, notamment concernant le paiement de licences.

Jochen Homann a aussi déclaré que le chinois Beijing Automative (BAIC) restait en course pour un rachat d'Opel, mais à la traîne. 
 
Trois candidats encore dans la course

GM a reçu trois offres pour Opel : la première, celle du consortium formé de l'équipementier canadien Magna et de la banque russe Sberbank, puis une autre du fonds d'investissement belge RHJ International, et enfin une dernière du chinois BAIC. Le constructeur américain doit maintenant s'entendre avec Berlin sur le nom du futur repreneur.

Ainsi, GM a signé à la fin de mai une lettre d’entente avec le duo Magna-Sberbank, mais les discussions qui ont suivi ont achoppé sur plusieurs points, notamment concernant la volonté des Canado-Russes d’utiliser librement les avancées technologiques d’Opel en Russie. Du coup, il semble que les dirigeants de GM penchent plutôt pour RHJ, quitte à rompre la lettre d’entente.

Hier, Magna et Sberbank ont dû se résoudre à bonifier leur offre, entre autres sur le plan financier. Peu auparavant, le président russe en personne, Dmitri Medvedev, avait rencontré en Allemagne la chancelière Angela Merkel pour lui demander de soutenir la candidature canado-russe, ce que celle-ci a fini par accepter. Désormais, après quelques atermoiements, le gouvernement allemand ainsi que les Länder (en gros, les régions allemandes) où Opel est implanté affichent une préférence pour Magna-Sberbank.

La Rhénanie-Palatinat, la Hesse, la Rhénanie du Nord-Westphalie et la Thuringe – qui sont des Länder –  ont débattu de la question lors d'une conférence téléphonique ce matin-même, selon deux sources proches du dossier. Elles se seraient entendues pour continuer de soutenir Magna et Sberbank.

Pour débloquer la situation, Berlin devrait fournir le gros des garanties de prêts pour Opel et pourrait, à ce titre, se prévaloir d'un droit de regard sur le choix du repreneur.

La décision reviendra peut-être au trust Opel 

En cas de désaccord, le dernier mot reviendra au trust Opel qui dirige les opérations d'Opel depuis le dépôt de bilan de GM en juin. Le trust détient 65% du capital d'Opel et son feu vert est obligatoire pour la désignation du repreneur.

Le conseil d'administration du trust est composé de deux représentants de GM et de deux délégués allemands dont l'un représente le gouvernement allemand et l'autre les Länder.

Le président de la Chambre américaine de commerce en Allemagne siège également au conseil, mais il n'a pas de droit de vote. Il pourrait toutefois devoir jouer le rôle de médiateur pour qu'un accord puisse être trouvé.

Avec Reuters.

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